Texte écrit en atelier
d’écriture à Marsanne – le 18 août 2017
Texte écrit autour des pieds et de tout ce qui s’y rapporte
Texte écrit autour des pieds et de tout ce qui s’y rapporte
C’était le
silence qui m’avait réveillée et pourtant, je m’étais levée du mauvais pied. La
journée s’annonçait plutôt bien : je me savais loin du tumulte de la
ville, du tohu-bohu de toute cette agitation inutile qui nous secoue tous, tels
des marionnettes qui ne toucheraient jamais le sol.
Il fallait
commencer à se mettre en route, même si je n’avais aucun but précis. J’irais où
mes pieds me mèneraient. J’étais équipée de pied en cap, en prévision de tous
les aléas qui m’attendaient. Le plus long voyage commence par un premier pas,
selon un proverbe chinois. Alors pourquoi attendre davantage, il suffisait
d’oser.
Un chapeau à
larges bords me cachait du regard des autres et ma cape en popeline
pied-de-poule me permettrait de me camoufler et de disparaître dans le paysage.
Personne ne devait savoir que je me lançais dans ce périple. Arrivée au pied
d’une falaise, j’hésite : escalader, au risque de me casser la figure ou
contourner et retarder le moment d’atteindre mon but ? J’ai choisi la
route la plus longue, mon pied-à-terre me permettrait de faire une escale. Je
ne prenais pas beaucoup de risques, quelques ampoules aux pieds, tout au plus.
Au bord du
chemin, une fontaine où Marie-Madeleine lavait les pieds de son Seigneur sans
jamais se lasser. J’en profite pour lui demander de laver aussi les miens,
endoloris par mon errance.
J’allais
bientôt arriver, je le sentais, je le pressentais. En effet, j’aperçus une
clairière, au milieu de laquelle se trouvait une magnifique armoire qui
resplendissait de mille feux. Dans un premier temps, j’ai été prise d’effroi.
Visiblement, l’armoire m’attendait de pied ferme, elle était là pour moi, elle
avait toujours été là. Protégée par mon armure en popeline pied-de-poule, je m’approchai.
Ma main s’est tendue vers le loquet. J’ai tiré la bobinette et la chevillette a
chu silencieusement. Les battants des portes se sont ouverts comme par magie :
des chaussures par milliers me sont apparues, des sandalettes, des escarpins,
des espadrilles, des bottines en strass, des bottes en caoutchouc… et toutes à
ma taille !
Dire que
cette armoire était là depuis toujours ! Il suffisait d’oser partir à sa
recherche.
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