Mustasch |
Brutality now becomes my appetite
Violence is now a way of life
The sledge my tool to torture
As it pounds down on your forehead.
In: Hammer Smashed Face by Cannibal Corpse
Pourquoi diable les gens écoutent-ils volontairement de la musique hurlante et violente ? Le rock dit « Métal » est devenu populaire autour des années 1970 et n’a jamais perdu de sa popularité depuis, bien au contraire. Metallica, le groupe le plus influent dans ce genre de musique, est le champion toutes catégories, battant tous les records de succès, que ce soit en tournée, dans les studios ou en streaming, depuis maintenant 40 ans ininterrompus. Ces ensembles ont généralement des noms sinistres, de type Black Sabbath, Megadeth, Slayer, Judas Priest, Anthrax, Rage Against the Machine, Napalm Death …. et les paroles parlent de mort, de souffrance et de destruction.
Comme c’est le cas pour tous les styles de musique, le Metal s’accompagne de codes, d’un style vestimentaire, d’une esthétique de type viking, avec des crânes et des épées, des bagues en forme de tête de mort, des vêtements en cuir ; les hommes portent les cheveux longs, qu’il convient de secouer en rythme (headbanging). Il existe de nombreux sous-genres, tels que heavy metal, black metal, death metal, metalcore, gothic, thrash, doom, latin, power, Christian (si! si!), symphonic metal, glam, power, speed, industrial metal…..
Les adeptes de ce type de musique ne sont pas des vampires assoiffés de sang, ce ne sont pas eux qui dégomment des gens dans des centres commerciaux avec des armes semi-automatiques ou des couteaux. Bien au contraire, ce sont souvent des gens très doux, calmes et intelligents. Il arrive même que des musiciens de rock Metal finissent par se tourner vers l’opéra. Plusieurs études se sont penchées sur le profil psychologique des fans de Metal et sont parvenues à la conclusion que les décibels à donf, les rythmes rapides et saccadés, les riffs agressifs à la guitare et les hurlées gutturales avaient un effet apaisant sur les âmes tourmentées. Le Metal offre un exutoire à des émotions et à des angoisses qui n’arrivent pas à s’extérioriser autrement, c’est une véritable thérapie. Les fans trouvent leur catharsis dans ces rugissements d’outre-tombe, ils n’ont plus besoin de hurler eux-mêmes. En outre, le fait d’aller à des concerts ou à des festivals de Metal (Wacken en Allemagne, Hellfest en France) permet d’appartenir à une communauté qui vibre à l’unisson. Le public qui assiste à ces rassemblements de métalleux est gai et joyeux, on se croirait plutôt à un carnaval ou à une fête populaire.
Alors que les musiciens classiques sont valorisés et qualifiés de petits prodiges, le Heavy Metal est quant à lui souvent associé à l’échec, qu’il soit scolaire ou social. Toutefois, aimer le Metal ne signifie pas qu’on soit forcément malheureux. En 2021, la Finlande a été classée « Pays le plus heureux au monde », suivie du Danemark, de la Suisse, de l’Islande, des Pays-Bas et de la Norvège. Par ailleurs, la Finlande est le pays qui a la plus forte proportion de groupes de Metal par habitant au monde : 42,6/100.000 habitants en 2021, suivie de l’Islande (32), la Suède (22), les Iles Féroé (21), Saint-Pierre et Miquelon (19) et la Norvège (18). On distingue clairement un schéma : de petits pays froids où il fait nuit la moitié de l’année. Selon Bloomberg City Lab, le nombre de groupes de Metal dans un pays donné correspond à son niveau de prospérité et suit également sa courbe de productivité par habitant, son degré de créativité, d’entreprenariat, de développement humain, de bien-être et de satisfaction vis-à-vis de la vie. On ne saurait affirmer que le Metal en soit la seule source, mais il est néanmoins avéré que ce genre musical est une source de bonheur. Toujours selon Bloomberg, cette observation a poussé le gouvernement finlandais à inscrire l’apprentissage de la musique comme branche obligatoire dans les écoles, car cela permet d’améliorer le bien-être des élèves. On peut affirmer que le Metal a contribué au niveau exceptionnellement élevé de bonheur de tous ces pays d’Europe du Nord.
Metallica |
En 2018, William Forde Thompson et al. ont réalisé trois études sur le profil psychologique des adeptes de Metal, d’autres sont en cours. Un autre chercheur, Tuomas Eerola, a quant à lui étudié l’attrait de la musique triste. Ils parviennent effectivement à la conclusion que le Metal est une soupape permettant d’évacuer tout ce qui encombre et épuise la psyché, mais uniquement pour ceux qui aiment ce type de musique. Des expériences faites sur des souris dans un labyrinthe ont pu démontrer que le groupe qui avait dû écouter du Mozart s’en sortait mieux que celui qui avait été soumis à du Metal; une autre étude démontrait que les souris qui avaient écouté du Metal avaient envie de s’entretuer ….. mais c’est sans doute parce qu’elles n’ont pas l’appareil critique permettant d’analyser et de trier ces sons extrêmement agressifs.
La plupart des musiciens Metal ont commencé à un âge très jeune et se sont distingués, dès tout petits, par leurs aptitudes cognitives particulières. Les jeunes dont le QI se situe autour de 140 sont souvent piégés par ce cadeau empoisonné, ils se sentent très isolés et sont souvent très malheureux. Malgré leur jeune âge, ils comprennent parfaitement bien le monde adulte qui les entoure. Ils sont très conscients du risque d’échec, de tous les dangers qu’ils encourent, ce qui peut provoquer chez eux une paralysie émotionnelle. Leur état de frustration tourne ensuite à l’angoisse, à la perte d’estime de soi, voire à la dépression. Comme réaction de défense, l’enfant se repliera sur lui-même et évitera les interactions sociales. Inversément, ils reconnaissent leurs pairs et se retrouvent dans la communauté des métalleux, une tribu au sein de laquelle ils se sentent chez eux, apaisés.
Les fans de Metal sont une petite communauté d’initiés qui parviennent à comprendre et à décoder les vibrations secrètes diffusées par ce type de musique. Ils ne sont pas mainstream, leur musique n’est pas commerciale et ils ont des affinités entre eux, un peu comme s’ils étaient membres de la même secte. Leur signe de ralliement est le symbole des cornes du diable formé par un main dont l’index et l’annulaire sont levés. Des métalleux des quatre coins du monde peuvent devenir amis en se retrouvant au culte d’un concert ou d’un festival. Serait-ce là la solution pour parvenir à la paix dans le monde ?
Comfort doesn’t always come in a hug, sometimes it comes in a scream.
Et si Stranger Things rajeunissait le métal ?
https://cognitiontoday.com/the-social-psychology-of-heavy-metal-rock-music-research-on-metalheads
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1158149/musique-death-metal-joie-violence-etude-universite
Musique classique et Métal : des univers pas si éloignés que ça
Why metalheads are happier people