Panama City |
Quand
vous dites aux gens que vous partez en mission au Panama, vous avez évidemment
droit à des allusions aux Panama Papers, aux comptes secrets et aux valises
pleines de billets. Mais le Panama, ce n'est pas que ça! En l'occurrence, il s'agissait
d'une conférence internationale sur la sécurité sociale.
Partir pour Panama, ce n'est pas comme partir au Luxembourg - allusions
financières mises à part. D’abord, avant de partir, il a fallu faire une
demi-douzaine de vaccins: fièvre jaune, typhoïde, hépatite A, polio, grippe (à
cause de la grippe aviaire) et acheter de la prévention contre le paludisme
(Malarone), ainsi que des sprays anti-moustique, version tropicale.
Afin
d'éviter tout ennui avec l'immigration à Panama, il a fallu faire faire un laissez-passer
ONU (passeport neutre), faire faire une photo d'identité au format américain et
demander un visa pour ce laissez-passer, ce qui était un peu étrange, étant
donné qu'avec un passeport suisse, aucun visa n'est nécessaire. Finalement,
aucun visa n'était requis. Et j'ai passé le contrôle avec mon passeport suisse,
comme une lettre à la poste. Ma foi, on n'est jamais trop prudent.
À
ce stade, je commençais presque à regretter d'avoir accepté cet engagement, ça
devenait carrément un peu lourd et compliqué. En plus, on y allait en pleine
saison des pluies. Quels vêtements emporter ? Climat tropical mais pluvieux
avec des salles climatisées, donc frigorifiques; prévoir des manches longues à
cause des moustiques; emporter un imperméable, des lunettes de soleil, des
tongs et un parapluie, des pashminas pour l'intérieur et des bermudas pour
l'extérieur; de la crème solaire, de l'anti-moustiques et du gel désinfectant
pour les mains. Bref, tout ce qu'on emporte normalement pour aller travailler.
La
traversée de l'Atlantique durant environ 11 heures, nous avons eu droit à un
vol en business class, ce qui n'était pas du luxe, étant donné que nous devions
être en état de travailler à l'arrivée, malgré le décalage horaire. Lufthansa
reçoit ten points pour l’accueil,
le confort, le service, le repas et le sommeil en position horizontale. Une
bonne sélection de divertissements aussi : j'ai pu visionner la moitié de Toni
Erdmann, juste assez pour me demander pourquoi tout ce battage autour de ce
film. Je me passerai volontiers d'en voir la fin.
À
l’escale de Francfort, je suis passée pour la première fois par un contrôle de
passeport biométrique automatisé: il fallait entrer dans un sas dans lequel le
visage du voyageur est reflété sur la porte en verre de la porte de sortie du
sas, comme dans Minority Report, Gattaca ou équivalent. Au retour, toujours à
Francfort, c'était le contrôle rayons X avec scan corporel, alors qu'on sortait
d'un avion et qu'on était a priori déjà dans une zone contrôlée. Ma foi, ça
commence à être la norme de nos jours. Un peu comme le marché de Noël à
Strasbourg, où le vieux centre est désormais interdit aux voitures et où les piétons
doivent ouvrir leurs sacs avant d'entrer dans l'enceinte sécurisée ; des
CRS et des militaires armés qui patrouillent dans les rues ; des camions
en travers des ponts pour empêcher un massacre dans le style de Nice ou Berlin.
A l'aller, le train avait 1h20 de retard à cause d'un colis suspect en gare de Sélestat. La routine, quoi.... Mais je m'égare.
En
arrivant à Panama City, il a fallu poser ses dix doigts sur un lecteur
d'empreintes digitales, puis déposer ses bagages aux rayons X avant de sortir
de l'aéroport. Chercheraient-ils des armes? Ou des billets de banque ?
Le
bus navette de la conférence a mis 1h30 à faire les 22km qui nous séparaient de
l'hôtel, à cause des bouchons. En effet, nous devions franchir le Puente de las Americas, seul passage possible. Ce pont porte bien son nom puisqu'il relie
littéralement les deux moitiés du continent américain.
Nous
étions logés dans l’hôtel de la conférence, le Westin Bonita Playa, très
luxueux, avec des chambres immenses, mais avec une climatisation bruyante bien
qu’indispensable - y compris les moteurs de la climatisation à l’extérieur, au
pied de l’hôtel. J’ai dû dormir avec des bouchons dans les oreilles alors que la
chambre était autrement parfaitement silencieuse. Nous avons reçu un bracelet
comme à Paléo ou au ClubMed, qui nous donnait droit au forfait All Inclusive,
ce qui était bien pratique, surtout pour les repas avec les collègues (pas
besoin de faire de longs calculs). Seul bémol pour cet hôtel autrement
parfaitement agréable : il y avait de la musique partout, mais absolument
partout ! Sauf dans les restaurants, étrangement. En effet, il est
impossible de nos jours de manger dans le calme et le zen, notamment le
petit-déjeuner.
Ecluses de Miraflores |
La
monnaie qui a cours au Panama est le dollar américain, les pièces de monnaie s’appellent
cependant des balboa, selon le nom du conquistador qui a découvert la côte du
Pacifique. Le casco antiguo (vieille ville) est absolument charmant, mais est
en train de se boboïser avec des bars branchés, des restaurants chics, des
aliments bio etc. Parmi les choses à voir dans les environs immédiats, il y a
bien sûr les écluses de Miraflores et le centre de visiteurs du Canal de
Panama, qui est très intéressant. A proximité, on trouve Quarry Hill, qui
permet d’avoir une belle vue panoramique sur les environs, mais c’est un site
qui est malheureusement fermé les week-end (pratique !). Les gravats de
la construction du canal ont permis de construire la Calzada de Amador (Amador
Causeway), qui est une chaussée rectiligne qui rattache quatre petites îles au
continent. C’est un lieu de loisirs, avec des vélos à louer, des bistrots et quelques
boutiques. L’histoire du Canal de Panama est absolument passionnante, mais cela
fera l’objet d’un autre texte (voir ICI).
Format de prise |
Panama,
Puente de las Americas, Corazon del universo