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mercredi 19 mai 2010

Origines & Racines

Combien de fois ai-je dû expliquer pourquoi il y a deux ii à mon prénom ; pourquoi je parle si bien le français alors que j’ai un nom finlandais ; mon mari est-il Finlandais ; mon père était-il diplomate ; est-ce que je « rentre » souvent en Finlande ; la Finlande me manque-t-elle, etc…

Mes collègues ont pourtant l’habitude que les noms de famille ne correspondent pas forcément à la langue de la cabine, mais je dois malgré tout leur expliquer le pourquoi du comment et non, je ne fais pas la cabine finlandaise et mon français n’est pas un retour du finnois, mais un aller-simple, un français A, comme on dit.
Personne ne s’étonne qu’une personne qui s’appelle Nunes de Souza ou Panzerotti parle couramment le français. En revanche, les Finlandais assimilés à d’autres cultures se comptent apparamment sur les doigts d’une seule main et je commence à comprendre pourquoi.

Depuis le décès de mon père, ma mère se sent isolée parmi les Français, alors qu’elle vit en France depuis depuis 1981 et qu’elle a quitté la Finlande en 1964. Elle envisage de rentrer au pays, bien qu’elle sache que le pays de ses racines n’a plus rien en commun aujourd’hui avec celui de sa jeunesse. Elle a vécu dans une bulle avec son mari, sur une île de fennitude, bien au chaud, bien en sécurité. Elle a deux filles parfaitement intégrées et francophones, mais à ses yeux nous restons sans doutes Finlandaises, donc buena gente, comme disent les gitans andalous.

Les collègues finlandais qui ont dû s’établir à Bruxelles ou à Luxembourg pour des raisons professionnelles mettent leurs enfants à l’école européenne, en section finlandaise. Ainsi, ils vont à l’école en finnois, ont des camarades finlandais, les parents se fréquentent entre eux et évitent ainsi tout contact avec la population locale. Les enfants apprennent le français comme langue étrangère à l’école et le parlent mal. Et les parents semblent trouver cela très bien. La pire des choses qui puisse arriver, c’est qu’ils se rendent soudain compte qu’ils hébergent un petit Belge à la maison. Une collègue m’a même dit : « Le français ? Mais pour quoi faire ? Ma fille est avec moi, elle n’a pas besoin de savoir le français ».

Je suis curieuse de savoir ce qu’il adviendra de ces enfants, qui seront des étrangers dans le pays qui les a vus grandir mais aussi dans leur patrie, dans laquelle ils n’auront passé que des vacances. Ils ne deviendront en tous cas pas interprètes, mon avenir professionnel est assuré…


2 commentaires:

fireatheart a dit…

Très drôle!
"sur une île de fennitude": c'est une province finnoise?

Tiina a dit…

C'est un peu comme la bravitude ;-)

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