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samedi 22 décembre 2012

L’aula du Collège de Saussure



Le collège de Saussure à Onex dispose d'un très bel auditorium. Comme je le disais dans mon précédent texte, le choix d’une salle de spectacles est lié à toute une série de contraintes. La salle et la scène doivent être suffisamment grandes, sans être trop chères. On préférerait un lieu au centre ville, mais à défaut de grives, on mange des merles et c’est ainsi qu'on est parfois contraint de choisir l’aula du Collège de Saussure. Il s’agit d’une salle pouvant accueillir jusqu’à 400 personnes et qui sert au collège jusqu’à 18h. Au-delà, il s’agit d’une infrastructure indépendante, avec des coulisses, des loges et une régie son et lumière.
En répétition
La salle est peu connue et difficile à trouver pour des gens peu aventureux et il vaut la peine de venir faire un repérage à l’avance. Le tram vous amène tout près (ligne 14, arrêt Les Esserts), mais ensuite, il faut cheminer dans l’obscurité sans jamais vraiment savoir si va dans la bonne direction. Si on vient en voiture, il y a un parking public au shopping Lancy Centre, mais qui ferme à 21h30. C’est aux organisateurs du spectacle de payer un garde pour qu’il reste ouvert jusqu’à la fin de la représentation, ce qui augmente le coût de la location de la salle de 25%.

Les infrastructures scéniques sont plutôt bonnes, mais il n’y a aucun moyen de communication entre les coulisses et les loges. La location d’un système de casque et de micro entre la régie-scène et les lumières, indispensable pour donner le feu vert aux comédiens/chanteurs/chef d’orchestre/autre, coûte 200,-. Il faut payer plus de 1000,- pour pouvoir utiliser les lumières de scène. Il faut ensuite obligatoirement rémunérer le technicien du collège, car il est interdit de faire venir son propre technicien-lumières. Ainsi, une salle qui est plutôt bon marché au départ finit par coûter une somme rondelette.

A la sueur de ton front.....

Il y a un assez vaste espace à l’extérieur, une sorte de lobby, qui permet de monter un bar, pour lequel il faut demander une autorisation, payante, cela va de soi. Il n’y a toutefois ni point d’eau, ni évier (pour vider les fonds de verre ou se laver les mains), il n’y a pas de frigo non plus. Autrement dit, il n’y a pas de bar ni de buvette, c’est le système camping. Il faut en outre impérativement tout débarrasser chaque soir, si on ne veut pas subir les conséquences du passage des collégiens le lendemain. Il est possible d'emprunter un frigo, mais il doit être déménagé, aller et retour, chaque soir de représentation.

Les lieux sont bien conçus pour accueillir des spectacles. Les places en amphitéâtre offrent une bonne visibilité de partout. Les coulisses sont assez grandes, il y a plusieurs séries de rideaux qui permettent de dissimuler ce qui doit rester caché. Il est aussi possible de passer de cour à jardin sans devoir trottiner derrière la scène. Les loges sont grandes, mais il n’y a que deux cabinets de toilette (1x hommes, 1x dames) et une seule douche, condamnée. L’aula a dû être construit dans les années 1970 et n’est pas exactement moderne. Il n’y a par exemple pas de monte-charge et on le sent passer quand il faut transporter les décors, les costumes et tous les accessoires dont on a besoin (réverbères, fausse neige, petites maisons, plateaux de victuailles en plastic, poêle ancien, hareng, table, chaises, lit, tapis, etc...). Il n’y a pas de réseau mobile non plus, ce qui est très fâcheux lorsque des camarades sont restés dehors...

En effet, pour des raisons de (fausse) sécurité, les portes se rabattent et ne s’ouvrent pas de l’extérieur. En théorie. Un soir de représentation, les loges ont été visitées par des indésirables, qui ont malheureusement fait une très bonne soirée. Les gens n’ont toujours pas compris que Genève est devenue la Cité du Crime et qu’il ne faut jamais avoir plus de 20,- en liquide sur soi, dans sa culotte de préférence. Certaines personnes ont perdu beaucoup d’argent pour avoir eu la naïveté de penser que les portes empêchaient les gens d’entrer. Les portes s’ouvrent très facilement à l’aide d’un simple couteau, d’autant plus si les serrures sont à moitié bourrées de papier journal (de très vieux journaux). Les voyous qui rôdent dans le quartier sont sans doute mieux renseignés que l’Office du tourisme s’agissant du programme culturel de l’aula. Ils ont également le chic pour repérer les bleus qui ne se méfieront pas. Les voitures stationnées devant l’aula sont des proies faciles, il ne faut surtout rien laisser de visible sur les banquettes.


Si les spectacles ne font pas salle comble, c'est sans doute parce que le site n'est pas au centre ville, que le lieu est peu connu et pas commode à trouver. Il n’y a que les irréductibles culturophiles pour braver la neige et l’obscurité. 

Il convient de préciser que, de nos jours, des vols ont lieu partout et dans tous les vestiaires, y compris dans les piscines publiques. Soyez prudents!

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