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mercredi 10 novembre 2010

Terroriste, tendance deux-roues


Un politicien local a récemment crée le néologisme cycloterroriste pour qualifier les cyclistes indisciplinés qui sillonnent notre bonne ville : ceux qui brûlent les feux rouges, qui roulent sans phare ni casque sur le trottoir au risque de renverser des grand-mères, qui traversent des parcs remplis de bambins comme des Fangio, etc… Ce n’est pas entièrement faux, c’est juste un tantinet exagéré.

Les terroristes sont partout et ils appartiennent aussi à d’autres obédiences qu'à celle des cyclopacifistes. Moi qui circule en ville à pied, à vélo, en scooter, en bus et même en voiture parfois (en mettant 30 minutes pour parcourir 200m, histoire vraie), je puis vous assurer que personne, mais alors personne ne respecte le code de la route. Il va sans dire que les automobilistes sont les plus arrogants et les plus dangereux. J’ai pris l’habitude, quand je passe à l’orange, de regarder derrière moi. Il y a toujours au moins deux véhicules qui passent encore, alors que le feu ne peut être que rouge. Les autoterroristes téléphonent au volant, se garent sur les trottoirs, sur les passages piétons, sur les pistes cyclables et n’hésitent pas à ouvrir leur portière du côté de la rue, au prix d’un homicide par négligence s'il le faut.

On trouve aussi la branche des bussoterroristes qui, vu leur volume considérable, ont toutes les peines du monde à accepter de rester coincés à l’intérieur des lignes jaunes qui délimitent leur territoire. A vélo, quand on voit arriver un bus derrière ou à côté de soi, il vaut mieux, en effet, monter sur le trottoir, quitte à effrayer un caniche. Notre vie en dépend. La piste cyclable coïncide souvent avec les arrêts de bus et la vitesse des deux modes de locomotion étant quasiment identique, ça devient alors un jeu du chat et de la souris, la règle étant qu’il faut arriver à quitter l’arrêt de bus avant que le brontosauroterroriste ne vous fonce dessus.

Mais la race la plus vilipendée est bien celle des scooterroristes. Rien ne les arrête. Ils remontent les files de voitures par la droite, ils squattent les pistes cyclables et se garent sur les trottoirs. Bien obligés, il n’y aucune autre place prévue pour eux. Cela dit, je ne vous souhaite pas d’être dans une ambulance le jour où les scooters décideront de respecter le règlement, car si chacun d’eux occupait la place d’une voiture comme ils devraient le faire, plus rien ne bougera en ville. Il y aura des morts et des blessés, je vous aurai avertis.


Reste la catégorie des saints innocents, des martyres au-dessus de tout reproche : les piétons. Etant donné qu’il ne faut ni permis, ni macaron, ni timbre fiscal, ni casque, ni catadioptre, ni examen de la vue après 70 ans pour marcher dans la rue, les piétons ne sont apparemment pas tenus de faire attention aux autres. Ils traversent la chaussée où et quand ça leur chante, de préférence en surgissant à l’improviste entre deux voitures en stationnement ou dans la nuit la plus noire. Les mamans avec poussette ont une priorité aussi magique qu’automatique. La Force est avec elles.

La ville est totalement congestionnée par la circulation, les innombrables chantiers n’arrangeant en rien la situation. Les autorités cherchent par tous les moyens à décourager les automobilistes en réduisant la voirie disponible et en supprimant des places de parking à tour de bras. Les scooters ne sont ni chair ni poisson, les contraventions suivent le même barême que celui des véhicules à quatre roues, mais rien n’est prévu pour eux, ni parkings ni souplesse dans le code de la route. Quant aux vélos, ils sont transparents, les pistes cyclables offrent des espaces de rêve aux camions de livraison ou aux taxis qui attendent leur client. Les transports publics annoncent, quant à eux, une augmentation de leurs tarifs. Alors que faire ?

De tous les moyens de transports possibles, ma préférence va de loin à la petite reine. Loin d’être idéale quand il pleut, elle permet, par beau temps, d’arriver à l’heure à ses rendez-vous sans devoir se faire de bile au moment de se garer. En pédalant, je réduis non seulement mon empreinte carbone mais aussi mon taux de cholestérol. Mon petit cœur palpite pour me dire merci et je sens, à chaque déplacement, que je me fais du bien.

Si seulement le monde était peuplé de cycloterroristes, la ville serait plus pacifique et bien plus agréable à vivre!

1 commentaire:

Jos a dit…

oui.. je reconnais bien le descriptif détaillé de GVA.
Dire que j´y ai passé 32 ans.
Pffffff...
Par contre le pacifisme genevois a ces limites.
Avec ou sans cyclo-truc-muche.

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