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samedi 16 octobre 2010

Luxe, calme et volupté


Ma profession est réputée stressante. Pourtant, une journée sans travail l’est souvent bien plus, car on en profite pour faire plein de choses, comme lire vingt-sept courriels, en écrire seize, en effacer quatorze dont dix qui sont des bulletins d’information dont on n’a que faire ; descendre la poubelle en allant faire des courses, passer quelques coups de fils, faire une lessive, consulter internet, lire des journaux et des livres en retard, sortir acheter des billets pour un spectacle… Ciel ! Déjà 16h ! Et moi qui avais pris un rendez-vous pour un massage voluptueux de la tête dans un de ces Urban Spas qui sont très à la mode depuis quelques temps.

Après une petite poussée d’adrénaline pour ne pas arriver en retard, voici que je pousse la porte de ce havre de paix et d’harmonie. Outre la demoiselle de la réception qui me sourit aimablement, un immense labrador-nounours me regarde d’un air triste et vient vers moi quand je l’appelle. Je pénètre ensuite dans ces lieux que je découvre pour la première fois. On me prie de me déshabiller entièrement et d’enfiler un peignoir et des pantoufles, alors que je viens pour une Tête Dans Les Nuages. C’est comme ça, le réglement c’est le règlement et je m’exécute, car je suis une personne obéissante. Je ne peux toutefois pas m’empêcher d’avoir le sentiment d’être entrée dans une sorte d’institution spécialisée… en réalité : oui, je viens d’entrer dans un institut de soins. On me fait patienter dans un petit espace tamisé, agrémenté de bougies parfumées et de musique méditativo-spatiale. C’est alors qu’arrive une jeune femme, tout de noir vêtue, qui me tend la main et qui me souhaite la bienvenue en m’appelant par mon nom, comme chez le dentiste. Elle m’invite à la suivre le long de corridors obscurs, feutrés, parfumés et, une fois arrivée dans la salle de soins, me demande de retirer mes bijoux. Comme pour une mammographie ou pour une radiographie des poumons, en somme. Je dois maintenant retirer mon peignoir et me couvrir d’une serviette de bain. Me voici, nue comme un ver, prête à recevoir mon massage-détente de la tête.


Toujours accompagnée d’une musique d’ascenseur ésotérique, je sens des mains chaudes et huileuses qui me massent la nuque, les épaules, le décolleté… Je connais plus d’une amie qui ne trouverait pas ça relaxant du tout de se faire masser le décolleté par une belle inconnue. Un bel inconnu, ça ne serait pas forcément mieux, d’ailleurs. On en arrive quand même à la tête : oreilles, sourcils, joues. La demi-heure écoulée, ma masseuse m’accorde quelques instants pour remettre mon peignoir et mes bijoux, pendant qu’elle m’attend à l’extérieur. Elle m’attend aussi pendant que je passe au petit coin.

Bref, tout est fait pour que la cliente baigne dans le bien-être et la sérénité, mais cette atmosphère pour personnes vulnérables et potentiellement dérangées m’irrite légèrement. Un peu comme ces magasins diététiques qui vous donnent l’impression que manger est une maladie. Le soin n’était pas désagréable, loin de là, mais un peu moins de cérémonie me conviendrait tout aussi bien. Je ressors de là avec le corps et les cheveux huileux, non sans faire une papouille en retour au labrador, que je trouve tout de même un peu déplacé dans un tel lieu ; pour des raisons d’hygiène évidentes, mais aussi parce que certaines personnes ont peur des chiens, voire y sont allergiques. Du coup, l’effet du massage détente en est réduit à néant.

On dit que de caresser un animal fait baisser la tension artérielle. En fait, plutôt qu’un soin relax-détente méditatif et planant, je préférerais une demi-heure à câliner un chien ou un chat. Au Japon, ils ont des Cat Cafés, où les gens peuvent aller jouer avec des minous tout en buvant leur thé vert. Si un tel endroit existait à Genève, je serais certainement une cliente assidue, j’aurais probablement même la carte de membre Platinum Gold Plus.


The first menu you’ll see at Calico Cat Café in Tokyo has nothing to do with food: it’s the cat selection. But you won’t be dining on any of these adorable felines – they’re just there to provide some companionship while you sip a cup of tea. The watchful staff ensure that guests treat the cats respectfully, and provide complimentary bags of dried cat food that can be used to attract your desired playmate. For many Tokyo residents, owning a cat isn’t realistic, so the city’s 30-odd cat cafés give them a chance to enjoy some “commitment-free cat stroking”.
www.spatio.ch - où vous pourrez entendre de la musique space-relax

3 commentaires:

Jos a dit…

ben... il exsiste bel et bien cet endroit.
La S.P.A.

Tiina a dit…

Ah bonne idée! On peut y aller juste pour jouer avec les chats?
Il y a SOS-chats, aussi...

fireatheart a dit…

Perso, ton centre de détente me fait trèèèès envie, encore plus à cause du labrador.

Sinon, le concept du bar à chat est carrément génial!!! Il faut inaugurer ça chez nous!

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