Rechercher dans ce blog

dimanche 18 octobre 2020

Voyager au temps du COVID-19


Depuis le semi-confinement du mois de mars 2020, nous avons tous pris le pli de ralentir nos activités, de réduire nos contacts et les voyages sont devenus un lointain souvenir, quelque chose qui appartient à une époque révolue. Tout comme le travail, pour pas mal de gens, surtout les indépendants.


Mais voilà que j’ai eu - de façon un peu inespérée et confirmé last minute - un engagement à Luxembourg, pour l’Union européenne, ce qui signifie un voyage et des nuitées d’hôtel. Juste ciel ! ça ne m’était plus arrivé depuis le mois de janvier.


A moins d’une semaine avant le début de mon contrat, je constate qu’il n’y a aucun vol direct la veille de mon engagement (un dimanche). En effet, les compagnies aériennes ont dû fortement réduire la voilure pour cause de pandémie. Alors plutôt que de prendre un vol via Rome pour arriver à Luxembourg, je choisis de passer une journée dans le train. C’était comme d’aller à Strasbourg, avec juste un petit bout en plus, via Metz. L’avantage de cette option terrestre est que je n’ai dû subir aucun contrôle en franchissant la frontière. S’il est vrai que le Luxembourg est sur liste rouge pour la Suisse, le contraire est vrai également, plus particulièrement pour Genève, où la prévalence des contaminations est sans doute encore plus élevée. En cas de contrôle, j’aurais dû justifier le motif de mon voyage en présentant mon contrat - idem à mon retour en Suisse. Dans les deux cas, j’aurais été tenue de me mettre en quarantaine si mon voyage n’avait pas été de nature professionnelle.



A l’hôtel, il fallait sonner pour qu’on vous ouvre la porte, on ne laisse pas entrer n’importe qui. Gel désinfectant et paroi en plexiglas pour le personnel à la réception. Le bar-restaurant était fermé, son accès barré, il n’ouvrait que pour le petit-déjeuner. Aucune femme de chambre n’est passée pendant tout mon séjour, ceci afin de minimiser les contacts. Quant à moi, j’ai renoncé à dîner au restaurant, je n’ai fait que pique-niquer dans ma chambrette. L’ascenseur était limité à une personne, mais une fois, un autre client s’est plus ou moins imposé avec sa valise - ça ne vous dérange pas ? - dans cet espace vraiment très exigu. Typiquement femme, j’ai été trop polie pour lui dire que Je ne vous connais pas et oui, ça me dérange. La prochaine fois, je sortirai de façon démonstrative de l’ascenseur pour laisser la place au macho impatient. Le Covid-19 va nous accompagner encore un certain temps, alors autant commencer à apprendre à mettre les points sur les i, avec politesse mais fermeté et conviction. 


Au travail, on nous prenait la température chaque fois qu’on entrait dans le bâtiment, des distributeurs de gel désinfectant étaient à disposition, les distances étaient respectées, un interprète par cabine et, cette fois-ci, les participants étaient dans la salle. Mais le travail s’est déroulé comme d’habitude, comme quoi, c’est possible, il suffit d’avoir suffisamment de place pour tout le monde. 

A Luxembourg, tout le monde porte le masque, même dans la rue. Les gens sont très calmes et disciplinés, tout le monde semble comprendre que c’est dans l’intérêt général. Finalement, j’avais l’impression de courir moins de risques qu’à Genève…

Le voyage du retour s’est fait en avion, comme dans le bon vieux temps. Sauf que je suis arrivée dans un aéroport parfaitement vide, le kiosque à journaux et la petite boutique avaient tiré leur rideau, Starbucks était fermé aussi. Aucune attente au dépôt de bagage, mais un pilote a tout de même réussi à avoir le culot de me bousculer parce qu’il était pressé. Vous voulez passer avant moi ? lui ai-je demandé poliment. Oui ! m’a-t-il répondu, sans dire ni bonjour, ni pardon, ni s’il vous plaît. Quand on est un homme, surtout en uniforme, on est important ! Ce que m’a confirmé l’employée au guichet : Mais le soir, quand ils se couchent et qu’ils enlèvent leur uniforme, ils sont comme nous, hein ? Oui, enfin presque….



De l’autre côté du contrôle de sécurité, un bar était ouvert, ainsi que le magasin hors-taxe. Nous étions deux pelés et trois tondus à vagabonder dans les rayons, limités et restreints par un ordre de circulation, ce qui n’encourageait pas vraiment le shopping. Nous étions six passagers en tout et pour tout et j’étais la seule femme, Luxembourg étant une destination pour banquiers et hommes d’affaires. Lors de l’enregistrement, il avait été impossible de changer de siège, je pensais que c’était précisément pour imposer une distance entre les passagers. Or, étrangement, le logiciel de check-in nous avait tous agglutinés au même endroit. Nous nous sommes bien sûr espacés. Luxair nous a aimablement offert des masques, ainsi que du désinfectant, en sus du petit snack.
 

A l’arrivée à Genève, j’ai retrouvé la même ambiance d’aéroport de pandémie, j’avais l’impression d’être dans un film de science-fiction : des corridors vides, des portes automatiques, des tapis ne roulant pour personne, des publicités qui envoient leur message au vide intersidéral et, malgré tout, un employé qui nettoyait les sols propres en solitaire. Ici aussi, un rideau de fer protégeait la marchandise du magasin hors-taxe que personne ne convoitait, à nouveau cette ambiance de couvre-feu, presque de pénurie. Deux vols seulement s’affichaient au-dessus des tapis de distribution des bagages. 


La porte automatique s’est ouverte sur le hall des arrivées et….. absolument personne. Aucun chien haletant attendant impatiemment son maître bien-aimé, aucun bouquet de fleurs, pas besoin de me faufiler parmi la foule pour essayer d’atteindre mon bus. En revanche, j’ai croisé mon voisin, chauffeur de taxi, à qui j’ai demandé en plaisantant s’il voulait me reconduire à la maison. Mais lui, et tous ses collègues, attendaient désespérément des clients qui n’arrivaient pas et tuaient le temps vers le petit bar à café qui avait ainsi au moins un peu de clientèle.

De retour chez moi, j’aurais dû me sentir à l’écart de tout danger, étant donné que je venais de quitter une zone rouge. Mais voilà qu’en Suisse, plus particulièrement à Genève, le nombre d’infections augmente de façon exponentielle, ce qu’on cherche à éviter depuis environ six mois. Il n’y a donc pas d’autre option que de continuer à respecter les gestes barrières et la distanciation sociale. Ma foi, on s’habitue à tout.




Mise à jour : le taux de contamination est désormais si élevé en Suisse qu'il n'y a plus de quarantaine pour quiconque arrive sur le territoire

La page d'information du Luxembourg pour le Covid-19


L'ordonnance fédérale dans le domaine des transports internationaux






 


dimanche 10 mai 2020

Svenskan och jag - Le suédois et moi

Vous trouverez la traduction en française en alternance avec le texte en suédois

Start learning Swedish from scratch - MySwedish - Medium

Svenska är dett sista språket jag lärde mig och med tanke på min ålder blir det sannolikt verkligen det sista. Emellertid har svenska funnits vid min sida hela mitt liv även om jag inte varit medveten av detta. Som finsk har jag alltid sett svenska ord omkring mig som Tryck eller Drag på affärsdörren eller Bio - vilket är ett utmärkt ord för en plats som berättar om människors liv. Min mor använde några uttryck som just lagom, tänka på, vänta lite eller ska vi gå och Hej då ! som jag förstod som barn gör det ...
Le suédois est la dernière langue que j’aie apprise et, compte tenu de mon âge, ce sera sans doute vraiment la dernière. Toutefois, le suédois m’a accompagnée tout au long de ma vie, même si je n’en n’ai pas vraiment été consciente. En tant que Finlandaise, j’ai toujours vu et lu des mots suédois autour de moi, comme par exemple tryck [poussez] ou drag [tirez] sur les portes des magasins ou encore Bio [cinéma], qui est un mot juste parfait pour décrire un lieu où on raconte la vie des gens. Ma mère utilisait fréquemment des tournures telles que just lagom [juste bien, ni trop ni trop peu], tänka på [il faudrait y réfléchir], vänta lite [attends un peu], ska vi gå [on y va ?] ou encore hej då ! [ciao !] - et je comprenais, avec cette facilité naturelle qu’ont les enfants.
swedish alphabet" Metal Print by UnderwaterSky | Redbubble
Je ne sais pas

I Helsinki finns tvåspråkiga gatuskyltar. Eftersom jag alltid har varit nyfiken har jag också alltid läst de svenska namnen och funderat över deras betydelse, t.ex. Sjömansgata eller Salutorget. Ny då jag lär mig svenska förstår jag hur många finska ord som kommer från vårt grannland. Till exempel torg vilket blir tori på finska där det betyder en plats men också marknaden, dvs vad som händer på platsen. Korg blir kori, skylt blir kyltti (finska språket kan inte uttala två konsonanter i början av orden), läxor heter läksyt på finska. Finländerna säger också att de tycker om kanelbullar (tykkään) och att de tycker att de är goda, men de gör inte skillnaden med en preposition. Finländerna upptäckte jämställdhet före alla andra länder med hen subjekten : på finska säger man bara hän för han eller hon och jag har det väldigt svårt att minnas att det inte är så på svenska.


GATUSKYLTAR, 2 st, emaljerad metall, Finland 1900-talets mitt ...A Helsinki, les panneaux de rues sont écrits dans les deux langues, finnois et suédois. Vu ma curiosité, j’ai toujours lu et cherché à comprendre ce qui était écrit en suédois, par exemple Sjömansgata [rue du marin] ou Salutorget [place du marché]. Depuis que j’étudie le suédois, je découvre tous les mots finnois qui dérivent de cette langue. Prenons torg, qui devient tori en finnois; en suédois, ce mot ne désigne qu’une place publique dans une ville ou un village, alors qu’en finnois, il signifie aussi le marché proprement dit, le lieu où on achète des fruits et légumes. Korg devient kori [panier], skylt devient kyltti [panneau] (en finnois, on ne peut pas prononcer deux consonnes au début d’un mot), läxor devient läksyt [devoirs à domicile]. Les Finlandais disent aussi qu’ils tykkää [aiment] les kanelbullar [pâtisserie typique], qu’ils tykkää [avoir un avis] qu’ils sont délicieux, mais ne font pas la distinction entre les deux acceptions au moyen d’une préposition [att tyckä om]. Les suédois ont inventé de toutes pièces un pronom au « genre neutre », à savoir hen (ni han ni hon), mais les Finlandais ont dépassé tout le monde dans ce rayon, puisqu’ils n’ont, depuis toujours, qu’un seul pronom unisexe : hän. Je comprends maintenant pourquoi j’ai tant de peine à me rappeler de faire la distinction han/hon quand je parle suédois. 

Många slangord på finska kommer från svenska, men också ganska vardagliga ord, som skruvmejsel som blir ruuvimeisseli, eller svartsjuk som blir musta-(svart)-sukkainen-(med sockor) ..... därför att sjuk blev missförstått och det bara blev ljudet. Hela mitt liv har jag undrat varför man på finska har svarta sockor på sig när man är svartsjuk (mustasukkainen) !
De nombreux mots d’argot en finnois viennent tout droit du suédois, tout comme des termes tout à fait quotidiens, tels que skruvmejsel [tournevis] qui devient ruuvimeisseli ou encore svartsjuk [jaloux], qui par le détour d’un malentendu phonétique est devenu mustasukkainen [svart = musta =noir + sjuk = sukka = malade]. Et toutes ces années, je me suis demandé pourquoi, en finnois, on dit que quelqu’un porte des chaussettes noires quand il est jaloux ! Le suédois jaloux souffre du mal noir ….
imgres

SWEDEN, 20 Kronor, 2008, bside [WPM P-XXX] [Size 2827 x 15… | Flickr

Apropå prepositioner tycker jag att de är väldigt roliga och konstiga på svenska - och att det ofta finns lite för många för min smak .... men däri ligger precis hela charmen av språken. Prepositioner är det svåraste att lära sig på alla språk. Det är också det som visar ganska klart vilken nivå man har i ett främmande språk. Andra charmen med svenska är att jag nu förstår vad det handlar om i IKEA affärerna !

A propos de prépositions, je trouve qu’on les utilise de façon drôle et étrange en suédois, il y en a souvent un peu trop…. mais c’est précisément là que réside tout le charme de cette langue. Les prépositions sont ce qu’il y a de plus difficile à apprendre, dans toutes les langues. Le bon usage de la bonne préposition, au bon endroit, est un très bon indicateur de la maîtrise qu’on a (ou pas) d’une langue étrangère. Un autre charme propre au suédois, c’est que je comprends dorénavant de quoi il en retourne chez IKEA (les noms des meubles et diverses marchandises) !
Parle-moi en suédois

Förutom prepositioner är uttalet en riktig utmaning. Det finns ljud som inte finns i andra språk, som kj eller sj, men det kanske kommer att lyckas någon gång med väldigt mycket övande. På svenska används det många passiva verbformer och förkortningar, mycket oftare än i andra språk : tom, dvs, pga, mm, osv.... 

Outre les prépositions, l’autre obstacle, c’est la prononciation. Il y a des sons qui n’existent tout simplement dans aucune langue, tels que kj ou sj, mais sans doute qu’avec beaucoup d’entraînement, je finirai par y arriver un jour. Le suédois utilise beaucoup la tournure passive, ainsi que des abréviations, par exemple tom, dvs, pga, mm, osv …. [till och med, det vill säga, med mera, och så vidare….]
imgres

Le "roi des Nègres" banni des aventures de Fifi Brindacier - rts ...

Svenska har några egendomliga ord eller sätt att säga saker. T.ex verben att hinna (som också finns på finska : ehtiä) eller fika. Konstiga ord som kalas deras etymologi är svårt att gissa, detsamma gäller för bråttom eller brådska. Ord och konstruktioner med ihjäl, isär eller ihop kräver att man tänker annorlunda. Krav och saknar är också ord jag minns inte med en gång. Du med ? betyder inte ”Kommer du med mig” utan Du också ? Verbet att bli är som bikarbonat : det kan användas för allt ! Jag blir sen, han blev sjuk, det blir fint.

Ensuite, il y a toutes ces façons inhabituelles de dire les choses, comme le verbe att hinna (avoir le temps de faire quelque chose), que l’on trouve aussi en finnois : ehtiä, ou encore fika, qui désigne la cérémonie du café accompagné de gâteau en cours d’après-midi - quatre lettres suffisent à décrire ce moment privilégié. Ou encore le mot kalas (une fête, cela peut être un anniversaire, un jubilée ou une fête de départ à la retraite), qui ne ressemble à rien et ne semble venir d’aucune langue connue; bråttom ou brådska [être urgent, pressé] ne ressemblent à rien non plus, à mon goût. Ihjäl [accompagne un verbe signifiant un acte visant à tuer quelqu’un, comme shot down en anglais], isär [accompagne un verbe de séparation] ou ihop [accompagne un verbe de réunion, être ensemble] sont des particules qui nous forcent à tourner les phrases autrement. Krav ou saknar [manquer de, avoir besoin de qqch] sont aussi des verbes auxquels je ne pense pas immédiatement. Du med ? ne signifie pas Viens-tu avec moi ? mais plutôt Toi aussi ? Le verbe att bli est un peu comme le bicarbonate : il sert pour tout et on peut en mettre un peu partout ! Jag blir sent [je serai en retard], han blev sjuk [il est tombé malade], det blir fint [ça ira très bien]. 
Dammsugare - "aspirateurs"
För mig är svenska en perfekt blandning av engelska, tyska och finska. De språken hjälper mig att minnas olika ord och talessätt. Jag söker ofta ord genom tyska och det lyckas ganska ofta. Många svenskar pratar mycket bra engelska därför är det inte konstigt att de använder direkt engelska ord som najs, dejt eller sajt. Franska aristokrater också lämnade spår med ord som pjäs, paraply, fåtölj, kutym, pö om pö.


Pour moi, le suédois est un parfait mélange d’anglais, d’allemand et de finnois. Ces trois langues m’aident à me rappeler les mots et les tournures. Quand je cherche un mot, je pense en allemand et, très souvent, je tombe juste. Les Suédois parlent tous très bien l’anglais, raison pour laquelle bon nombre de mots anglais sont entrés dans la langue, par exemple najs [nice], dejt [a date, un rendez-vous galant] ou encore sajt [website]. L’aristocratie française a aussi laissé des traces, avec des mots tels que pjäs [pièce de théâtre], paraply [parapluie], fåtölj [fauteuil], kutym [coutume] ou pö om pö [peu à peu].

För längesedan lärde jag mig att säga Jag talar inte svenska, men nu är det tvärtom och jag kan gärna säga: Så visst talar jag svenska !
Autrefois, il y a fort longtemps, j’avais appris à dire Jag talar inte svenska [je ne parle pas le suédois], mais maintenant, tout a changé et je dis volontiers : Så visst talar jag svenska ! [bien sûr que je parle le suédois !].


* * * * * * * 

Skriven med hjälp av Google translate (för vissa få ord), autocorrect (som funkar väldigt bra, AI har gjort stora framsteg !) och en svensk ordbok app. [Och min svenska lärare läste igenom den 👍]
Texte écrit avec l’aide de Google translate (pour des mots isolés), l’auto-correcteur (qui fonctionne très bien, l’IA a fait d’énormes progrès !) et une appli de dictionnaire suédois sur mon smartphone.  Et ma prof de suédois a relu et corrigé 😉
Nuförtiden finns det många sätt att lära och öva språk, det är helt fantastiskt 😀 
De nos jours, on trouve énormément de moyens d’apprendre les langues, de faire des exercices, c’est tout simplement formidable !
På YouTube finns det TV programm, ofta textat t ex Skavlan eller Malou efter tio. Även sånger, ofta med texterna.
På Facebook kan man följa nyheter på svenska genom att gilla tidningarnas sidor: Dagens Nyheter, Sveriges Radio, Svenska YLE....
På internet kan man lyssna på radio på sajten sverigesradio.se , ofta finns texten med.
SVT.se finns det några program man kan titta på även utomlands, ofta textat.
8sidor.se är en bra sajt för nybörjare, då man kan lyssna och följa texten typ karaoke.
Duolingo appen är också tillämpad för nybörjare.
www.swedishlinguist.com 
Sur YouTube, de nombreux programmes de télévision sont disponibles, souvent avec sous-titres, p.ex. Skavlan ou Malou efter tio (talk shows). On trouve aussi des chansons en suédois, avec sous-titres. Sur Facebook, il suffit d’aimer des pages de journaux pour avoir, au moins, les grands titres : Dagens Nyheter, Sveriges Radio, Svenska YLE ….. puis lire les commentaires Sur internet, on peut écouter la radio, sverigesradio.se , le texte correspondant est souvent proposé (pour les nouvelles). Sur SVT.se (télévision) on peut trouver certains programmes accessibles hors de Suède, avec sous-titres.Sinon www.8sidor.se convient bien pour les débutants, on peut suivre le texte de façon karaoké.Des applications, telles que Duolinguo, conviennent également très bien pour les débutants. www.swedishlinguist.com 

mardi 8 octobre 2019

Droits des passagers - que faire pour obtenir une indemnisation



On entend souvent parler de la possibilité de se faire indemniser en cas de vol annulé ou de vol retardé. Oui mais…. comment cela se passe-t-il en réalité ?

Récemment, je suis arrivée à destination 4h plus tard que prévu, ce qui m’a fait rater tout un samedi, autrement dit, la moitié d’un week-end à destination. Le vol n’était retardé que de 15 minutes au départ (dès le matin), mais cela m’a fait rater ma correspondance à Munich, aéroport trop énorme pour un créneau de 50 minutes pour changer d’avion et de porte d’embarquement. Outre deux charmantes balades (tout d’abord jusqu’à la place de stationnement, puis en bus de l’avion jusqu’au bâtiment de l’aéroport), il a fallu attendre environ 10 minutes pour qu’on nous apporte l’escalier nous permettant de rejoindre la terre ferme. Autant vous dire que les 50 minutes ont été consommées à tel point que, malgré mon sprint à travers l’aéroport, je suis arrivée trop tard à la porte d’embarquement. J’y étais avant l’heure officielle du décollage, mais la porte était fermée, définitivement et catégoriquement fermée. Une personne âgée ou une maman avec enfant n’y seraient jamais arrivées.


Le vol suivant ne partait que quatre heures plus tard. Quatre heures à glander dans un aéroport….. J’ai réclamé - et obtenu - un bon de 10€ qui m’a permis de me sustenter; on ne me l’aurait toutefois pas proposé spontanément. Nous étions trois personnes dans la même situation et le vol qui partait 4h plus tard était en surbooking, tiens, tiens…. La compagnie aérienne a donc dû proposer 200€ à trois volontaires qui auront accepté de prendre un autre vol, plus tard. Il aurait été plus économique de nous faire conduire en voiture du premier avion au second, mais cette option n’est sans doute disponible que pour la classe affaires. A noter que mon bagage a sagement suivi, ce mécanisme-là semble donc très bien fonctionner. 

Je devais travailler à destination le surlendemain et je me suis félicitée d’être partie un jour plus tôt, même si l’idée était plutôt de faire des balades et du shopping et non pas de faire les cent pas à l’aéroport de Munich qui, fort heureusement, est très silencieux. Ils ont compris - ouf ! - que la musique d’ambiance ne calme pas forcément les nerfs des voyageurs. 


A mon retour, j’ai décidé d’essayer de faire marcher le mécanisme d’indemnisation des voyageurs. Par où commencer ? J’ai googlé « Passenger Rights » et suis tombée sur une page de l’Union européenne, qui m’apprend que j’ai droit à une indemnisation de 400€ en cas de retard supérieur à 3h et d’une distance de plus de 1500km, ce qui était bien mon cas. On nous dit de nous tourner vers la compagnie aérienne, avec le formulaire idoine. Oui mais, comment faire en sorte que celle-ci obtempère ? Qu’est-ce qui les empêche de mettre votre formulaire à la poubelle, puis de vous dire : Désolé, vous avez dépassé l’échéance ? J’aurais aussi pu frapper à la porte de l’Office fédéral de l’aviation civile. Mais tout cela est un peu intimidant pour le citoyen lambda et surtout, je me disais que ça ne servirait strictement à rien, car qui suis-je pour qu’ils donnent suite à mes demandes ?

Quand on fait une recherche autour des droits des passagers, on tombe aussi sur une multitude de sites qui proposent de vous aider à faire valoir vos droits. Même lorsqu’on cherche la base légale, à savoir le Règlement UE 261/2004 *), on tombe d’abord sur des sites tels que airhelp.com, flightright.fr, frc.ch, air-indemnite.com, givt.com, bestfynd.com, etc. Facebook a aussi commencé à me suggérer des sites….. C’est aussi en cette occasion que j’ai découvert que le Livret ETI du TCS ne me servait strictement à rien, car ils ne couvrent pas les « vols secs », ils ne vous aident et vous indemnisent que pour des forfaits vol+hôtel. Etant donné que le Livret ETI n’existe plus en version non-motorisée, j’ai résilié mon sociétariat TCS. Mon assurance juridique, quant à elle, me conseille d’adresser ma demande via cancelled.ch, ce que j’ai fait, mais ce site me renvoie à mon assurance juridique, qui doit me donner un numéro de référence. A noter que si cancelled.ch parvient à obtenir une indemnisation, ils prélèveront une commission, ce qui est tout à fait normal. Voilà où j’en suis pour l’instant…..


Je pourrais également tester l’assurance voyage de ma carte de crédit, je n’ai aucune idée de ce qu’elle couvre exactement. La Mobilière et La Poste proposent aussi une assurance voyage de courte durée, de 10, 17 ou 31 jours, à tester pour une prochaine fois. 

En supposant que j’obtienne 400€ d’indemnisation, ça ne me rendra pas mon week-end à moitié gâché ni tout le temps perdu (ni le vain sprint dans les corridors de l’aéroport….), mais je trouve que ce genre d’incident doit coûter cher aux compagnies aériennes, afin de les décourager de proposer des correspondances trop courtes, alors que les vols partent systématiquement avec du retard. Un quart d’heure de retard pour une correspondance de 50 minutes, dans un aéroport énorme et bondé, c’est tout simplement impossible !  Cette mésaventure démontre qu’il y a trop de monde partout, trop de monde qui voyage, trop d’avions qui ne peuvent tout simplement pas partir à l’heure. Le moindre retard décale forcément tous les créneaux de décollage, ce qui fait ensuite boule de neige. S’il faut prévoir deux heures pour changer d’avion et calculer une marge suffisante pour arriver à destination avec un très gros retard, alors autant prendre le train. On finira par arriver à cette solution-là, avec ou sans les larmes de Greta.



MISE A JOUR:
Information contenue dans un courrier reçu de cancelled.ch :
"Si votre vol a été retardé ... : À la suite d’un arrêt de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE), les passagers ayant une destination de départ ou d’arrivée dans l’UE ont également droit à un dédommagement après un retard d’au moins trois heures à l’arrivée, mais comme la décision de la CJUE en Suisse n’est pas obligatoire (le pays n'étant pas un membre de l'UE) et le tribunal d'arrondissement de Bülach (FV150044-C / U) a expressément déclaré que les retards
dans ce pays ne sont pas éligibles, cette pratique ne s'applique donc pas en Suisse.
Si votre vol a été annulé ... : Par conséquent, les chances de réussite de l'exécution dans cette affaire sont plus grandes dans les autres pays de l'UE, Swiss (SWR) refusant les demandes d'indemnisation pour des affaires comparables en Suisse."

Mise à jour bis:
Suite à une deuxième mésaventure - vol SWISS annulé à très brève échéance (j'étais déjà à la porte d'embarquement) sans aucune raison valable, ni intempéries ni rien - j'ai obtenu un dédommagement de 250€ grâce à cancelled.ch. Je suis arrivée à destination avec 3h de retard, le vol original ne devait durer qu'une heure.


*) Règlement (CE) n°261/2004 du Parlement européen et du Conseil du 11 février 2004, établissant des règles communes en matière d'indemnisation et d'assistance des passagers, en cas de refus d'embarquement, d'annulation ou de retard important d'un vol

mercredi 21 août 2019

Vieillir en musique 🎶


Autrefois, on prenait sa retraite vers 65 ans et, à 70 ans, on était vieux. La vie active étant terminée, on s’installait dans un EMS*) pour attendre la mort, qui ne se faisait généralement pas trop attendre. Mais aujourd’hui, les centenaires prolifèrent grâce aux progrès de la médecine et les caisses de pension plongent dans les chiffres rouges.

Etant donné que le jalon fatidique de l’âge de la retraite commence à se rapprocher dangereusement, mon approche vis-à-vis du temps qui passe prend une dimension nouvelle : le temps qui me reste est trop précieux pour que je le gaspille à des choses inutiles, stériles et inintéressantes. J’observe les personnes plus âgées qui m’entourent et je constate avec ravissement qu’elles sont toutes très actives, curieuses, ouvertes aux découvertes et aux rencontres ou encore à l’apprentissage de choses nouvelles. 

Abbaye d'Abondance
C’est quelque chose qui m’a particulièrement frappée lors d’un récent stage de musique ancienne auquel j’ai participé pendant une semaine à Abondance (Haute-Savoie). J’étais, pour ainsi dire, la plus jeune de tout le groupe, les autres ayant tous soit mon âge ou 70 ans et plus. Non seulement personne n’était sourd ni gaga - ce qui arrive pourtant à des gens plus jeunes - mais les conversations ne portaient pas, mais alors pas du tout, sur des maladies, des traitements médicaux, des dentiers, des opérations de la hanche etc…. J’ai des souvenirs d’enfance où les conversations d’adultes ne portaient que sur leurs bobos. Sans doute que les vieux modernes refusent d’être des croulants, les ravages du temps qui passe sont donc tout simplement écartés.


Autre chose m’a marquée dans l’ambiance générale du groupe: il n’y avait aucun stress, aucune tension, aucune obligation de performance, aucune rivalité. Les participants faisaient tous de la musique en amateur, juste pour le plaisir et tout le monde avait une maturité suffisante pour mettre de côté tous les petits conflits mesquins qui peuvent nous empoisonner la vie aussitôt qu’on est deux ou plus. Tout se passait dans le respect mutuel, la joie de partager une activité à plusieurs et le plaisir de l’amusement dans l’effort intellectuel et physique qu’implique la pratique de la musique. 

La Negrina, Mateo Flecha El Viejo
Pour autant que le côté financier soit assuré, on peut aborder le troisième âge en toute sérénité. On est libre de faire ce qu’on veut, quand on veut, on est libéré de toute contrainte, la vie n’est plus que vacances, fun et liberté ! Plusieurs retraités m’ont dit n’avoir eu aucun regret à quitter la vie professionnelle et je compte bien faire partie de ceux-là.

Une nouvelle vie peut commencer dès 65 ans, mais il faut mettre toutes les chances de son côté pour que ce voyage dure longtemps et dans de bonnes conditions. En effet, nul ne sait ce que la vie nous réserve ni quelle sera la loterie que le bon dieu a en stock pour nous (maladies, hérédité, mauvaise chance). C’est pourquoi il faut profiter de la vie, ne pas en perdre une miette et surtout ne pas gaspiller son temps et son énergie à se plaindre et à se lamenter. Nous avons encore vingt ans, voire davantage, de vie active devant nous, il faut en profiter et en tirer le maximum ! L’exemple de Dagny Carlsson est éloquent: une dame suédoise de 107 ans, qui a appris à utiliser un ordinateur à l’âge de 100 ans et qui tient un blog depuis. Elle est très populaire et est devenue une personnalité appréciée et admirée dans son pays. 


Toute activité cérébrale et intellectuelle est bénéfique, en sus d’une activité physique et d’une alimentation saine, évidemment. De nombreuses études ont démontré les bienfaits de la musique : elle fait travailler la mémoire, la réflexion abstraite et nécessite un effort d’analyse et de restitution, ainsi que de coordination cerveau-motricité, cerveau-larynx, cerveau-oreille. Contrairement à une idée reçue, on ne perd pas forcément sa voix dès 50 ans, on ne devient pas forcément dur d’oreille non plus. La voix, les oreilles, le diaphragme se travaillent et s’exercent, comme dans n’importe quelle autre activité. Il n’y a que l’inertie et la paresse qui détruisent les acquis. 

Après avoir travaillé professionnellement avec mes oreilles et ma voix, je pourrai donc poursuivre cette activité, mais dans des conditions plus ludiques et festives. Décidément, la vraie vie commence après 65 ans !



*) EMS = établissement médico-social, résidence pour personnes âgées (en Suisse)

La musique, atout maître face au vieillissement, article paru dans le Nouvel Obs en 2014

Le blog de Dagny Carlsson: