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lundi 6 décembre 2010

Les forces de la nature


En avril dernier, on a redécouvert la slow-motion et le rythme du bon vieux temps avec l’éruption de l’Eyjafjallajökull, mieux connu sous le petit nom de "volcan islandais", tellement plus facile à retenir et à prononcer. Les avions sont restés cloués au sol, des réunions ont été annulées les unes après les autres et chacun avait un récit d’aventures rocambolesques à raconter. D’aucuns prenaient le taxi de Stockholm à Naples, d’autres passaient par Madrid pour aller de Londres à Varsovie et nul ne savait combien de temps cela allait durer. Et quand ça a été fini, tout le monde a poussé un immense soupir de soulagement avant de remonter aussitôt dans un avion.

Et voilà que c’est la neige qui est venue nous rappeler qu’il vaut mieux rester humble face aux forces de la nature. Un peu partout en Europe, la neige a réussi à tout paralyser. Elle a fait encore plus fort que l’éruption volcanique : cette fois-ci, il n’y avait pas que les avions qui étaient bloqués, mais aussi les routes et les voies ferrées. La seule façon d’aller de A à B était la bonne vieille marche à pied, à petits pas prudents pour ne pas se casser le poignet ou le col du fémur. On voyait bien quelques hardis inconscients rouler à vélo ou en scooter, mais ils n’étaient pas bien nombreux. Les voitures non-équipées de pneus neige n’allaient pas très loin sans froisser de la tôle. Quant aux transports publics, quel désastre ! Les trams circulaient dans une certaine mesure, mais les bus ont mis environ 48h pour s’adapter à la nouvelle donne. Et tout comme dans le cas du volcan, il était difficile d’estimer combien de temps ce petchi allait durer.

A nouveau, chacun y allait de sa petite anecdote ou de son récit d’aventures : ceux qui se sont levés à 4h du matin pour attrapper l’avion de 7 :00, celui de la veille ayant été annulé ; ceux qui sont allés travailler à pied, quitte à marcher 5 ou 10 km ; ceux qui ont choisi de passer la nuit chez des amis, sachant qu'ils ne pourraient pas rentrer chez eux ni en ressortir ; ceux qui renonçaient à aller là où ils devaient aller, sachant que ce qu’ils allaient faire allait être annulé de toutes façons ; la peur de réussir l’aller mais de rater le retour en restant bloqué ; réunions et conférences reportées, faute de participants ; et le courrier postal qui est resté en rade quelque part en rase campagne.


Le redoux est enfin arrivé, mais une journée à 8° n’est pas encore parvenue à faire fondre toute la neige accumulée. Pendant une semaine, nous avons tous été contraints de revoir notre rythme de vie, de renoncer au superflu et de nous concentrer sur l’essentiel ; ralentir les compteurs, ne plus croire que l’immédiat doit fonctionner sans heurts ni retards ; échafauder des plans B pour se passer de ce dont la neige nous a privés et se débrouiller sans.

Quel sera le prochain cataclysme à nous tomber sur la tête ? On nous annonce des inondations, la pluie ayant maintenant succédé à la neige. Pourquoi pas une tempête de sable ? Ou une tornade ? Un nuage de criquets pélerins ? Pendant une semaine, nous sommes tous devenus des Anglais, à ne parler que du temps qu’il fait. Eh oui ! Dans nos logements et nos bureaux chauffés l’hiver et climatisés l’été, on a tendance à oublier qu’on est bien peu de choses sans nos bottes, nos parapluies, nos doudounes ou, à l’inverse, sans nos lunettes de soleil et nos crèmes solaires.

C’est à se demander ce qui est moins pire (ou pire grave comme diraient les djeuns): les grosses chaleurs ou les grands froids. Un peu comme si on devait choisir entre la cécité et la surdité. Il semblerait que le froid et la cécité soient moins durs à supporter que la canicule et la surdité. Il vaut la peine d’y réfléchir, des fois qu’on vous placerait devant ce choix cornélien au Jugement Dernier.



Grosses chutes de neige à Genève et partout en Europe, du 27 novembre au 5 décembre 2010. L’aéroport est resté fermé du mardi soir au jeudi matin ; mardi soir encore, les bus sont rentrés au dépôt, leur circulation ne pouvant plus être assurée sans danger. Des trains ont été annulés et des branches d’arbre se sont brisées sous le poids de la neige. L’hôpital a dû réquisitionner trois salles d’opération supplémentaires et faire des heures supplémentaires pour soigner les fractures. Mais fort heureusement, la Course de l’Escalade n’a pas dû être annulée : la voirie a travaillé une bonne partie de la nuit pour dégager le parcours. Comme quoi, on arrive à déblayer quand c’est vraiment important !

Enfin quelques conseils de bon sens : ne sortir que si c’est nécessaire, ne pas téléphoner en marchant, éviter les escarpins (j’en ai vus !) et regarder où on met les pieds. C’est pourtant simple…
http://www.courrierinternational.com/depeche/newsmlmmd.840d7a82567a8477c9a79365af5a5ac7.291.xml

1 commentaire:

fireatheart a dit…

Il a effectivement été beaucoup question de la neige et du froid dernièrement, mais bon: c'est l'hiver, non? Ou quasi.
Tant que le "cataclysme" se limite à ça, ce n'est pas bien grave.

Je me demande comment on réagira le jour une centrale nucléaire (ou une bombe?) pètera dans notre voisinage, ou lorsque nous serons directement soumis à une guerre, ou à une épidémie qui décimera la majorité de la population.

En attendant, on a de la neige en hiver.

Réjouissons-nous. :)

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