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dimanche 17 juillet 2011

Expérience lexico-gastronomique


A l’occasion d’un repas de famille, nous sommes allées manger dans un très bon restaurant que nous connaissons déjà depuis fort longtemps. Ma soeur a remarqué que le menu était aussi traduit en anglais, ce qui nous a offert une bonne rigolade en guise d’apéritif. Une boulette est si vite arrivée, comme ce calamar qui est devenu un "Tittenfisch" en allemand, littéralement un poisson-nichons. Ici, rien de cochon mais Google a malgré tout frappé très fort.

Voyons d’abord ce qu’il y avait comme entrées:

Assiette de crudités
Plate of raw vegetables

Soupe de poisson avec ses croûtons et sa rouille
Soup of Fish with and its crusts and his Rust

Assiette de jambon cru sur salade
Plate of Ham Believed on Salad (Believe it or not!)

Feuilletés de chèvre sur salade
Savoury pasty of nanny goat on salad (mais d’où sort la nanny?)


Les plats de résistance:

Cuisses de grenouilles à la persillade
Thighs of frog in Persillade

Gambas flambées au whisky
Gambas Fires in Whisky

Biscuit de saumon gratinée (attente 20 minutes)
Cookie of salmon browned (wait 20 minutes)

Gratinée de quenelle de brochet sauce normande
Browned by Quenelle of Pike Wipe Norman (something brown and wipes.... erm...)

Médaillon de Bloc de foie gras de canard
Locket of Foie gras of duck

Terrine de campagne sur salade
Bowl of campaign on Salad

Pavé de boeuf poêlé au Beurre
Paving of poelé Beef in the Butter

Filet mignon de porc à la graine de moutarde
Net darling de Porc in the Kernel of Mustard

Confit de canard et sa persillade
Confit of Duck and Sa Persillade

Emincé de gigot d’agneau et son jus au thym
Emincé of lamb’s leg and its Juice in the Thyme (a juice in thyme saves nine?)

Filet mignon de porc aux morilles
Pork cute net in Morels

Faux filet sauce au poivre
Wrong net Wipes in the Pepper

Brochette de boeuf
Kebab of beef

Filet de coeur de merlu blanc sauce au basilic
Net of heart of White Hake wipes in the Basil

Filet de sole tropicale sauce crevettes
Net of tropical Sole Wipes shrimps

Filet de carrelet farci aux crevettes
Net of plaice Stuffed in Shrimps

Filets de perche meunière
Nets of Poles miller

Truite au bleu
Trout in the Blue

Truite au vin jaune
Trout in the yellow Win

Sole meunière
Flour-milling Sole

Sauce forestière, Béarnaise
Sauce forested, from the Béarn

Sauce morilles
Wipe morels


Qu’un filet devienne Net, on peut encore comprendre, mais Wipes?
La carte des desserts n’était malheureusement qu'en français (something to look forward to...?)

Nous nous sommes demandées s’il fallait leur signaler que leur carte était traduite de façon calamiteuse. Ils nous ont sans doute vues pliées de rire sur leurs menus, les larmes aux yeux, les crampes au ventre. Ils ont dû se demander pourquoi je photographiais les énoncés des plats. Ma mère nous demandait de nous tenir tranquille, de peur qu’on ne nous expulse du restaurant. Ma foi, ils ont choisi de faire l’économie d’un traducteur fait de sang et de chair, ils n’ont que ce qu’ils méritent.

Ce restaurant offre cependant une très bonne table, que je recommande chaleureusement. Nous avons mangé sur une terrasse calme et ombragée, on y aurait volontiers passé tout l’après-midi. Il est recommandé de réserver et, comme dans tous les restaurants français en France, il vaut mieux prévoir de manger aux heures très conventionnelles des repas. En effet, nous avons pu constater qu’ils ont commencé à refuser des clients dès 13 heures, alors qu’il restait des tables de libres. Le cuisiner fait sans doute ses 35 heures. Alors qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse... et qu’on se lèche les babines en se payant une pinte de bon sang!
Entretemps, le menu a été traduit en anglais correct, du moins sur le site internet.

dimanche 10 juillet 2011

Identités numériques


Il est difficile de nos jours d’échapper à internet. Telle une alcoolique, j’ai besoin de ma dose quotidienne de connexion, qu’il s’agisse de lire les nouvelles ou mes mails, de réserver des vols et des chambres d’hôtel, de commander des paniers de légumes du terroir, de télécharger de la musique sur iTunes, de consulter mon programme de travail ou bien sûr de perdre du temps avec des bêtises - facebook, YouTube, forums de discussion ou encore blogs (le mien et ceux des autres).

Internet est toutefois un outil à double tranchant. Il nous ouvre les Portes de la Perception et nous met l’univers à portée de clic. Mais il nous apporte aussi des virus, des spams, des héritages aussi faramineux qu’africains, de la publicité ou encore des pétitions à signer pour sauver une fillette qui meurt du cancer quelque part. Je n’ai jamais réussi à comprendre comment on pouvait empêcher quelqu’un de mourir en faisant ça. Etrangement, il s’agit toujours d’enfants, comme quoi, les vieux sont moins porteurs pour ce genre d’opération, qui sert surtout à récolter des adresses e-mail. Facebook est désigné violateur en chef de la vie privée, mais on a tendance à oublier qu’absolument tout ce que nous faisons est enregistré quelque part. Lors d’enquêtes de police, l’examen d’ordinateurs (du suspect, de la victime) livre souvent de précieux indices.


Ce qui m’exaspère, c’est que quasiment tous les sites à transaction (achats, réservations) exigent qu’on crée d’abord un profil, un compte client, avant de pouvoir accéder à ce dont on a besoin. Il serait tentant et facile d’avoir toujours le même, mais ce n’est pas forcément possible. Parfois, on nous impose l’adresse e-mail comme log in et le mot de passe doit souvent obéir à des contraintes (minimum 8 caractères, mélange de chiffres et de lettres). D’autre part, il vaut mieux avoir des identités différentes d’une fois à l’autre, pour compliquer la vie d’éventuels pirates et pour éviter d’éventuels recoupements. Car de nombreux sites savent quelle page vous avez consultée juste avant de venir chez eux (une sombre histoire de cookies, dont certains seraient éternels, comme les diamants de Marilyn). Les formulaires n’acceptent aucun accent ou lettre bizarre, une virgule ou un trait d’union peut vous obliger à tout recommencer. C’est certainement une excellente prophylaxie anti-Alzheimer que de devoir mémoriser tous ces différents sésames électroniques.

L’adresse de courrier électronique est en train de devenir une forme de carte d’identité voire de code ADN sur internet. Sur facebook ou blogspot, on peut absolument tout changer, son nom, sa photo, son état civil, le titre du blog etc... mais il est impossible de modifier l’adresse qui est rattachée au compte de l’internaute. Pour ce faire, il faudrait tout annuler puis recommencer avec un nouveau profil. Ma mère (82 ans) s’est mise au courrier électronique et donne volontiers son adresse aux maisons de vente par correspondance qu’elle fréquente. Même si elle est un peu ébahie par le volume de publicité qu’elle reçoit, cela lui fait malgré tout plaisir de découvrir que You’ve Got Mail! quand elle consulte sa messagerie.


Il est intéressant de voir à quel point on existe dans le cyber-espace. Si j’introduis mon nom dans google, j’obtiens la fiche de mon association professionnelle, avec mes coordonnées et ma combinaison linguistique, ainsi qu’un lien vers l’association des traducteurs-jurés, dont je suis membre. Rien que du positif, une publicité gratuite et pas du tout mensongère. Ensuite, j’obtiens la liste de mes 23 homonymes sur facebook, des pages sur Miss Finlande 1984, ainsi que deux frangines, qui ont les mêmes prénoms que ma soeur et moi, et qui font des compétitions canines (pas nous, faut-il le préciser). Un collègue a un homonyme qui est musicien de jazz afro-américain à New York, aucun risque de confusion, là non plus! Si on s’appelle Philippe Blanc, Patrick Murphy ou Manuela Gonzalez, on peut dormir tranquille... ou pas, si on voudrait que des amis, des clients ou des employeurs nous retrouvent.

Il est sans doute possible de ne pas exister du tout sur internet. Pour cela, il faut choisir une adresse e-mail sans aucun rapport avec son véritable nom, souvent changer d’ordinateur et fréquenter les cyber-cafés, ne jamais rien acheter sur amazon ou eBay, ne jamais remplir le moindre formulaire et bien sûr, ne jamais afficher sa photo. On peut aussi commettre un suicide numérique en effaçant son compte facebook ou twitter. Ou alors jouer les kamikazes numériques, en révélant des choses fracassantes sur son blog avant que la presse n’en n’ait eu vent. En attendant, anybody who’s somebody sera présent sur tous les réseaux sociaux et aura une application iPhone correspondant à son activité.


Dire qu’il y a dix ans encore, rien de tout ceci n’existait, du moins pas avec l’envergure actuelle. Les notebooks sont très récents, sans parler des iPhones, iPads et autres Blackberry. Je me souviens de vacances en Andalousie (1998), où il n’y avait qu’un seul ordinateur dans le lobby. Je ne l’utilisais que pour consulter mes mails et cela, environ 2 fois par semaine. J’avais évidemment beaucoup moins de correspondants qu’aujourd’hui où tout le monde écrit des courriers électroniques à longueur de journée et surtout s’inquiète si vous ne répondez pas dans les 24 heures!

Dorénavant, les vraies vacances, les vraies de vraies, se feront off line! Ne survivront que les plus forts!
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PS: ayant cliqué sur "publier message", je vois une publicité google "Produits ferrmiers bio, livraison à domicile". Il a sans doute suffi que je parle de paniers du terroir dans mon texte! C'est juste un chouïa flippant, en même temps, je suis épatée par ce que les ordinateurs arrivent à faire.

vendredi 1 juillet 2011

Infernale bavarde


«- Alors comment ça va?
Attends un peu... donne-moi mon appareil acoustique, là, sur la table.»

J’ai apporté à ma mère une petite boîte avec 12 petites bouteilles de digestif, elle les apprécie énormément. «- Ah oui, c’est dans les aéroports qu’on trouve ces boîtes, n’est-ce pas?

Alors ta soeur est venue hier. Ses filles ont eu une fête à l’école, pour la fin de l’année. Clotilde avait trouvé une très jolie robe qui lui allait très bien et elle a voulu mettre des chaussures avec des talons hauts comme ça! Figure-toi qu’elle était tellement affairée à se faire belle qu’elle en a oublié ses clefs. Elle a dû appeler à 4h du matin, elle a réveillé toute la maison. Tout de même... Ah, ces jeunes! Elles sont impatientes d’avoir 18 ans, elles pensent qu’elles pourront alors tout faire.

Ta soeur est allée manger à Hermance avec sa famille et elle a rencontré les Sturzenegger qui étaient aussi de sortie, le dimanche. Mais comme son assiette était en train de refroidir, elle n’a pas eu le temps de bavarder très longtemps. Thierry était là aussi, avec sa famille, ta soeur a ainsi pu rencontrer sa femme. C’est bien que Thierry s’occupe de son père, c’est pas facile, cette situation..........

J’ai reçu plusieurs mails. Lida va devoir subir un IRM. Comme tu le sais, elle est Russe, quand j’allais chez eux, il y avait des icônes au mur, illuminées par des bougies. Une ambiance, une culture tellement différente. Je me souviens, ils avaient un magasin, c’était surtout sa mère qui s’en occupait, son père était souvent malade. Quand on a été évacué, en 1939, ils sont partis à Joutsa, comme nous, comme tous les gens du village1). J’avais 10 ans, alors je ne comprenais pas bien, mais elle ne venait pas à l’école, parce qu’elle était russe. Hein? Ah non! Elle parlait très bien le finnois. Non, ils avaient peur, d’ailleurs ils ont changé de nom, pour pas qu’on les repère. Ils avaient peur que les Russes exigent qu’ils soient rapatriés de l’autre côté de la frontière.

Et Erja alors! Sa fille s’est mis en tête de prendre un chien, tu te rends compte! Elle est allée le chercher dans un refuge à Neuchâtel. Comment? Je crois qu’elle connaissait les gens là-bas, enfin je ne sais pas. Et du coup, leur nounou a démissionné! Elle a peur des chiens, comme moi, et elle n’a pas supporté quand la bête lui a sauté dessus. Il est complètement fou et excité, ce chien. Franchement... quelle idée...

J’ai parlé à Olavi, son petit-fils va passer son diplôme de l’école de commerce. J’ai l’impression que, hier encore, c’était son fils qui terminait ses études. Comme les années passent! Il est allé faire un stage en Australie et il a rencontré une Autrichienne là-bas. Elle est à Tampere avec lui en ce moment, et ensuite, c’est lui qui ira en Autriche. Olavi va toujours voir Irja à l’hôpital. Il y va tous les jours et il y passe chaque fois trois heures. C’est tout de même formidable. Dire qu’elle ne le reconnaît même pas...

Oh! comme tu as de jolies sandales! Oh là là! J’ai toujours eu un faible pour les belles chaussures, mais je n’ai jamais pu en porter, mes pieds sont trop moches.
Ça faisait longtemps que je n’avais plus de nouvelles de Mme Benz ni de sa fille. Tu sais, elle a eu ses problèmes avec les yeux. Eh bien, Mme Benz m’a appelée l’autre jour, elle va se faire opérer de la cataracte. Jocelyne n’a toujours pas trouvé de travail, évidemment avec sa dépression, ça n’arrange pas les choses. Et Karine est venue à la soirée des parents avec Kevin, les deux parents auraient dû venir, mais j’ai l’impression que son mari est un bon-à-rien. En tous cas, il n’est pas venu, alors que l’école avait dit expressément que les deux parents devaient être présents. Il est sûrement intelligent, ce petit Kevin, il faudrait juste qu’il puisse se développer dans un contexte plus harmonieux.

Ta soeur a reçu une carte postale de votre cousine. Elle était allée à Rome pour fêter l’anniversaire de son frère. Oui, votre cousin. Comment? Oui, non, ton cousin a fêté ses 50 ans à Rome, ce n’était pas la bonne date, évidemment, et votre cousine a écrit une carte postale. Oh, elle n’a pas raconté grand-chose, mais c’est clair que sur une carte, il n’y a pas beaucoup de place.»

Et patati et patata et patati et patata et patati et patata etc...............
Et c’est pareil à chaque fois................
Et avec 50 ans d’expérience, ça va....................

Ce qui est extraordinaire, c’est qu’au cours d’une visite d’une heure et demie, j’ai réussi - sans faire le moindre effort - à ne rien dire de ce que je fais. Rien du tout. Rien de chez rien. Et quand je dis quelque mots, je dois les répéter, car en dépit de son appareil acoustique, ma mère ne m’entend pas.

Enfant, une de mes maîtresses d’école avait écrit dans mon carnet, sous la note de comportement (eh oui! à l’époque...!) «Infernale bavarde». Et pourtant, j’ai toujours été très sage et appliquée. Que dirait-elle de ma mère? Ce genre de logorrhée aiguë est toutefois compréhensible chez quelqu’un qui aime parler et qui n’a personne à qui bavarder de toute la semaine.

Ce conditionnement familial m’aide sans doute aussi dans mon travail: je ne fais que répéter ce que disent les autres, sans éprouver le besoin de m’épancher et de raconter ma vie. En revanche, je me rattrape dans ce blog ;-)


1) toute la population de la Carélie finlandaise a été évacuée vers le centre du pays en 1939, lors de l’avancée de l’Armée rouge.

dimanche 19 juin 2011

T’es clean ?


Une marque de gel douche essaie de vendre sa soupe avec ce slogan : "Plus t’es clean et moins elles le sont", ce qui n’a pas manqué de me laisser perplexe. Pendant que les hommes se lavent et se parfument, les femmes trichent, mentent, bourrent les urnes et piquent des sous dans la caisse… Meuh non ! Ce n’est pas ce qu’on cherche à nous dire, mais plutôt : quand la femme fait ce que l’homme attend d’elle, c’est-à-dire se déshabiller et s’offrir à lui, elle devient une pas-propre et une s…. pe, contradiction que je n’ai jamais vraiment réussi à comprendre. Qu’on montre une femme nue pour vendre un produit aux hommes, c’est vieux comme le monde, mais là, c’est carrément incompréhensible. De plus, en tant que femme, je n’ai aucune envie d’acheter ce produit qui, de toute façon, ne m’est pas destiné.

Ce n’est qu’une fois qu’on voit la même publicité en anglais ou en allemand qu’on comprend le message et qu’on se rend compte de l’ampleur du désastre. Les campagnes d’affichage coûtant cher, il vaudrait la peine d’investir dans une traduction valable. En effet, n’importe quel francophone vous dira que "pas clean" n’évoque rien de coquin ou de hot. Il suffit de faire une petite recherche google avec ces mots pour trouver: Interface admin pas clean (pas du pur https); pot d’échappement pas clean (rouille/oxydation); c’est vieux et pas clean (critique d’un hôtel à Cherbourg); Sarkozy n’est pas clean! (il devrait sans doute changer de gel douche); la Rom des apple macintosh est elle Clean ou pas Clean ? etc…

La publicité en question nous montre un jeune homme, ni beau ni laid, qui se lave à la plage avec le fameux gel douche. Quand il se retourne (version abrégée), il est entouré de charmantes jeunes filles topless et souriantes qui se couvrent de leurs mains. Des filles pas clean, quoi… En anglais, ça se termine sur: The cleaner you are, the dirtier you get et en allemand: Je sauberer du bist, desto schmutziger wird’s1), ce qui n’est pas du tout moraliste et/ou sexiste. Au contraire, toute cette mousse annonce plutôt quelque chose de piquant et d’amusant. En français, la fille attirée par le parfum sauvage et envoûtant de l’homme est forcément sale et pas nette. En un mot: une traînée. Décidément, il y a encore du pain sur la planche.


A noter qu’il existe deux versions à l’histoire: dans l’une, les filles, qu’on voit de dos, suivent le geste du garçon et font “haut les mains”; dans l’autre, elles font non de la tête, l’air de dire “bien essayé!”

On connaissait déjà l’effet Impulse – Si un inconnu vous offre des fleurs – avec des hommes parfaitement propres et nets, bien sûr. On s’adresse aux femmes sur le mode romantique, alors qu’un produit qui vise le sexe dit fort tapera forcément en-dessous de la ceinture. Ils n’en n’ont pas un peu marre de passer pour des obsédés bas-du-front? Cela dit, les publicités cochonnes peuvent être très drôles, pour autant qu’elles renonçent aux vieux clichés du type maman ou putain. Par exemple:



Commentaire sous la vidéo: What sort of building is this where there live only models, nerds and gay bikers ?

Ou encore la version Guerre du Feu, sur le requiem de Jenkins :


Et la parodie – on n’attrappe pas les mouches avec du vinaigre:


Cela dit, le sexisme dans la publicité n’est pas loin de dépérir. Ces temps-ci, une publicité pour de la téléphonie mobile présente les femmes commes des gourdes qui ne comprennent rien au foot, connaissance essentielle que ne peuvent maîtriser que les hommes. Ah! Que ferions-nous sans eux? J’avoue ne pas connaître la règle du hors-jeu, mais ça ne me paraît pas vraiment indispensable. Un footeux pourrait-il alors m’expliquer pourquoi la BCE relève ses taux directeurs pour lutter contre la chute de l’euro? A moins que ce ne soit l’inflation? Ou alors les radicaux libres?


Autrefois, les femmes attendaient que leurs chevaliers reviennent des croisades, maintenant, les pauvrettes doivent attendre la fin du match... A quand des publicités montrant des femmes castratrices pour vendre des rasoirs? A mon avis, ce n'est pas pour demain. Ni après-demain...


Un excellent article sur le sujet:

http://www.ventscontraires.net/article.cfm/4413_transpire_en_pire.html


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1) plus tu deviens propre et plus tu deviens cochon (en anglais); ... et plus ça devient cochon (en allemand)

mardi 14 juin 2011

La forme, pas les formes!


La quarantaine bien entamée, j’ai ressenti le besoin, comme Jane Fonda, de me prendre en main avant de commencer à ressembler à une reine des termites. C’est ainsi que je me suis inscrite à un cours d’abdo-fessiers pour prévenir la cellulite galopante, notre talon d’Achille à nous les femmes. Les cours portent des noms rigolos, tels que Bye-Bye Cellulite, Body Pump ou Bikini Body et les mouvements sont, à peu de choses près, toujours les mêmes: squats, fonts, crunches, step touch, grapevine, V-step ou encore knee up. Mais il y a aussi talon-fesses, gainage, pompes et les frangins biceps et triceps.

Il me semble que je m’y suis mise au bon moment, ni trop tôt ni trop tard. J’ai toujours été très active, mais j’avais laissé tomber l’équitation et le flamenco et il fallait bien les remplacer par quelque chose. Le pilates et le yoga me paraissaient trop soft, c’est pourquoi j’ai opté pour cet ersatz de danse sur des rythmes disco. Et mon dieu que ça fait du bien! Le fait de sentir mon corps fonctionner et bouger me rassure face aux ravages inexorables des ans. Sans tomber dans les excès de type botox, lifting ou liposuccion, on peut tout de même essayer de mettre quelques atouts de son côté. Non seulement je lutte contre la cellulite et l’avachissement généralisé, mais l’exercice chasse la déprime, prévient le cancer et permet aussi de lutter contre l’ostéoporose. Alors pourquoi s’en priver?

Il est amusant de constater une parfaite ségrégation entre les sexes quand il s’agit d’entretenir son enveloppe mortelle: il y a quasi-exclusivement des femmes aux cours abdos-fessiers. En revanche, dans les salles de machines, avec des poids, des haltères et des machins lourds à soulever, il n’y a que des hommes.


Il vaut mieux aller dans un club de remise en forme ou suivre des cours n’importe où, même si les mouvements sont simples, toujours les mêmes et qu’on pourrait en principe faire ça tout seul à la maison, gratuitement. L’observateur attentif pourra trouver chez moi une paire de poids à mettre aux chevilles, des haltères (petites), un cercle pilates et deux DVD de gym. Il n’y a pas que l’enfer qui soit pavé de bonnes intentions. Ces achats optimistes ne mangent certes pas de pain et, qui sait, je m’en servirai peut-être un jour. Par exemple demain. Ou après-demain...

Je ne suis bien sûr pas toute seule dans les salles de fitness, d’autre gens que moi font du sport dans la République. Cependant mon entourage ne cesse de s’étonner et de s’émerveiller lorsqu’ils voient que je me déplace à vélo. Bien souvent, les petites jeunettes sont les premières à s’essouffler et à faire une pause pendant le cours de gym. J’ai souvent pensé à songer à avoir l’idée de monter chez moi à pied (5 étages), mais faut quand même pas pousser... Le jogging n’a jamais été ma tasse de thé: terriblement ennuyeux et le martèlement des pas finit par me faire mal au dos. Il me semble néanmoins que je m’active bien plus que la moyenne de mes concitoyens.

Les cabines d’essayage sont impitoyables et leur éclairage est particulièrement sadique. L’une d’entre elles m’a récemment dévoilé toute l’étendue de la cellulite qui habite mes cuisses. Oh rage! Oh! désespoir! Cependant, la presse, encore plus perfide que les néons des cabines d’essayage, nous révèle que même les stars ont des bourrelets. Et toc! Et à l’impossible nulle n’est tenue. Les célébrités ont certainement aussi la peau des bras qui pendouille, on se console comme on peut.




Il me semble qu’il y a deux façons de vieillir, physiquement s’entend: soit on devient obèse et complètement flappy ou alors on se dessèche comme un sarment de vigne. Choisis ton camp, camarade!

lundi 6 juin 2011

Bousculade lyrique


Les retransmissions en direct des représentations du Met de New York dans deux salles de cinéma de la ville remportent un franc succès. La première salle ayant très rapidement affiché complet, une deuxième salle a été ouverte. Sans qu’aucune publicité ne soit faite dans la presse ou ailleurs, tout le monde savait que les abonnements de la saison 2011-2012 seraient mis en vente le 6 juin dès 9 heures. Je m’y suis rendue pour 8h30, m’imaginant ainsi être parmi les premières à faire la queue.

Vain espoir ! Quelqu’un avait pris l’initiative de distribuer des tickets numérotés et j’ai obtenu le N° 71, ce qui n’augurait rien de bon. Plusieurs personnes étaient venues avec une chaise pliante. J’avais emporté un journal, mais j’ai retrouvé tant de collègues que c’était une précaution bien inutile. Chacun y allait de sa petite histoire, certains étaient là depuis 7h30, d’autres sont venus bien plus tôt encore. La distributrice de tickets, quant à elle, devait bien être là depuis 6h du matin. La plupart de ces mélomanes matinaux avaient les cheveux gris ou blancs, mais ils avaient néanmoins la gniaque et le courage de rester debout plusieurs heures dans l’espoir d’obtenir le précieux sésame. Malgré les tickets numérotés, tout le monde s’entassait en se serrant comme des sardines devant les guichets encore fermés. Sans les tickets, ça aurait été bien pire, mais ce système étant parfaitement informel, rien ne garantissait qu’il serait respecté ou qu’il servirait à quelque chose.

Le Metropolitan Opera de New York

Neuf heures ayant sonné, voilà que les guichets s’ouvrent enfin. On se presse, on se bouscule, personne ne comprend vraiment ce qui se passe. On croit voir que le premier acheteur prend dix abonnements, ce qui réduit évidemment d’autant les chances de tous les braves qui se sont levés au chant du coq. On en est au numéro dix, puis au numéro douze. Ça avance lentement… Cent-vingt ! Quoi, cent-vingt ? Il ne reste plus que cent-vingt places ? Ont-ils déjà vendu cent-vingt abonnements ? A raison de quatre abonnements au maximum par client, combien de billets seront partis avant qu’on n’en n’arrive au N° 71 ? Mon dieu…

Voilà déjà plus d’une heure que je poireaute, et encore : d’autres sont là depuis bien plus longtemps que moi. Et voilà qu’on découvre qu’une collègue était venue pour acheter des billets pour des séances individuelles, autrement dit, elle a bravé l’aurore pour des prunes. Nous sommes deux à nous précipiter sur son précieux N° 35 ! Et bien nous en a pris, car le N°40 est rentré bredouille….

Autrefois, ça se passait comme ça au Grand Théâtre, il fallait prendre un numéro et faire la queue. Mais à force de nous offrir des mises en scène avec des danseurs nus qui rampent dans des bunkers post-apocalyptiques, l’opéra local a fini par perdre son public qui le boude. Ils offrent toutes sortes de promotions et de formules spéciales, mais leurs abonnements n’ont décidément plus la cote. Les représentations du Metropolitan Opera de New York sont classiques sans être poussièreuses, mais ne reculent pas pour autant devant la modernité. Leurs sponsors privés n’accepteraient certainement pas les réinterprétations abracadabrantesques, où des gentilhommes portent des imperméables gris en haillons. Et les chanteurs sont bien sûr du plus haut niveau. Au cinéma, on y accède pour 40,-, coupe de champagne incluse. Que demande le peuple ?



Juan Diego Florez dans le Comte Ory de Rossini

Au vu de l’immense succès de ces représentations, il vaudrait la peine d’ouvrir une troisième salle. Elle se remplirait immédiatement. Les théâtres de la place constatent également un certain désamour de leurs abonnés. Etrangement, ils attribuent ce comportement à la crise ou à un changement d’habitudes du public. Il ne leur vient pas à l’idée de se demander si cela pourrait être lié à la qualité – or lack thereof – de leurs spectacles.

Que les laissés-pour-compte se consolent toutefois : des billets pour des séances individuelles seront mis en vente dès le mois d’août. A vos marques ! Prêts ? Départ !


Deborah Voigt dans la Walkyrie de Wagner

http://www.metoperafamily.org/metopera/broadcast/hd_events_next.aspx
et le Gaumont à Archamps (en plus, c'est moins cher...!)

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Dans la Tribune de Genève du 9 juin 2011:
Réveil à l’aube et grogne pour des fanas d’opéras
Pour s’assurer une place lors de la rediffusion des opéras du MET de New York, il fallait se lever très tôt lundi

 Laure Gabus | 08.06.2011 | 22:29

«Ma santé ne me permettait pas de venir plus tôt, quelqu’un a fait la queue pour moi depuis 4 heures du matin. Je suis arrivé à 7 heures», explique Freddy Martell, 76 ans. Comme lui, une centaine d’amateurs d’opéras ont fait le pied de grue dès l’aube devant les guichets des cinémas Pathé Balexert et Rex, les deux points de vente d’abonnements pour la retransmission des opéras du MET de New York.

Les guichets ont ouvert à 9 heures lundi matin et les 600 abonnements se sont envolés immédiatement. Freddy n’a pu en acheter que quatre, le maximum. Mais beaucoup n’ont pas eu cette chance et sont rentrés bredouilles. Les déçus pourront tenter d’acquérir l’une des 150 places individuelles disponibles à chaque rediffusion, mais devront attendre le mois d’août.

Depuis trois ans, Pathé diffuse toute la saison des opéras new- yorkais en direct, d’octobre à avril. Les projections connaissent «un très grand succès», reconnaît Brian Jones, directeur général de Pathé Suisse, et ce «surtout chez les personnes en âge de la retraite». Face à l’importante demande, la société a ouvert une nouvelle salle, l’année dernière aux cinémas Rex.

Freddy Martell déplore la vente aux guichets. «Nous sommes fâchés contre Pathé et fatigués», explique-t-il. L’actif retraité rêve d’un système d’achat d’abonnement semblable à celui du Victoria Hall où il est possible de garder les mêmes places d’une année à l’autre. Pathé ne souhaite pas instaurer un tel système «afin de permettre à tout le monde d’avoir une chance d’acheter un abonnement chaque année», explique Brian Jones.

Et pourquoi ne pas opter pour un système d’achat par Internet? «Une grande partie de nos spectateurs n’ont pas d’ordinateur à la maison ou ne sont pas habitués à acheter par Internet», explique Brian Jones. «Quel que soit le système, la demande sera toujours plus élevée que l’offre, résume Teodor Teodorescu, directeur de Pathé Suisse romande. Il y aura toujours des déçus.» Et donc des lève-tôt.
Et ma lettre au courrier des lecteurs du même journal, 10.6.2011:

Sans qu’aucune publicité ne soit faite dans la presse ou à la radio, un nombre considérable de mélomanes se sont levés à l’aube lundi dernier pour faire la queue en vue d’obtenir l’abonnement 2011-2012 du Metropolitan Opera de New York, diffusées en direct et en HD dans les cinémas Pathé. Quelqu’un avait pris l’initiative de distribuer des numéros, afin d’éviter un carnage et une bousculade au portillon qui aurait pu mal se terminer. Deux salles, le Rex et Balexert, affichaient complet en une heure! Il reste cependant un quota de places à vendre à la pièce, dès le mois d’août où ce sera rebelote, avec la chaise pliante dès 7h du matin. Autrefois, c’était au Grand Théâtre qu’on se bousculait de la sorte. Je le fréquente aussi et j’y ai vu de très beaux spectacles, mais c’est toujours un peu la loterie, on ne sait pas sur quoi on va tomber. Musicalement, c’est toujours au-dessus de tout reproche, c’est la mise en scène qui est souvent du grand n’importe quoi. Pourquoi ne pas ouvrir une ou deux salles disponibles à Genève pour les rediffusions en direct du Met de New York? Je songe à l’auditorium Arditti ou à l’Uptown pour ce qui est des salles actives, sinon, il y aurait encore le Plaza, le Broadway ou l’ABC, qui sont probablement complètement bouffées par les mites à l’heure qu’il est. Pour l'opéra au cinéma voir: http://www.pathe.ch/cinema/geneve/cine_opera.php

mercredi 1 juin 2011

Sifflons dans la nuit !


Pour bien faire son travail, l’interprète doit bien maîtriser ses langues. Il doit connaître les différents niveaux de langue (argotique, familier, rhétorique), les termes courants dans divers domaines (comptabilité, droit, schiste bitumineux ou pêche au chalut), ne pas être désarçonné par les accents des orateurs (indo-pakistanais, écossais, québequois, cubain, australien) et savoir manier la paraphrase au cas où le sens du discours ou le mot juste lui échapperait.

Mais ça ne suffit de loin pas. Il faut aussi savoir qui est celui qui parle, à qui il s’adresse et dans quel but ; savoir d’où il vient (Somalie ou Etats-Unis), connaître son orientation politique (militant de Greenpeace ou représentant du FMI, intellectuel de gauche ou monarchiste) et pressentir quel est le message qu’il veut faire passer. Tous ces éléments forment une sorte d’équation ou de recette de cuisine qui font que le résultat qui sortira du micro sera réussi ou raté : un accent marqué, un discours lu trop vite et un micro détourné de l’orateur et vous aurez un gâteau brûlé ou trop salé ; un discours cohérent, prononcé dans la langue maternelle de l’intervenant sur un sujet connu et l’interprète pourra faire briller tout son talent, en choisissant de belles tournures, agrémentées de termes triés sur le volet. Notre métier nous contraint pourtant à avaler des couleuvres et à apprendre l’humilité, même si on sait qu’à l’impossible nul n’est tenu. Dans quel autre métier doit-on se contenter d’un travail fait "au mieux", tout simplement parce que les conditions ne sont que rarement réunies pour nous permettre de fournir un produit correct ?

Récemment, la séance plénière du Parlement européen débattait des conclusions du Conseil européen tenu le mois précédent. Il y était question du sauvetage de l’euro, de création d’emplois, de tests de résistance des centrales nucléaires, rien que des thèmes courants traités quotidiennement dans la presse. Et voilà qu’un député britannique appartenant au groupe ELD1) prend la parole en disant : "Mr President, I would like to go back to the matter of Libya if I may." Il n’était pas, à proprement parler, hors sujet, le printemps arabe et Lampedusa ayant également été régulièrement évoqués par les eurodéputés. C’est toutefois suffisant pour désarçonner l’interprète. Rappelez-vous qu’au moment où un délégué ouvre la bouche, nul ne sait ce qui va en sortir. Et voilà que Monsieur Godfrey Bloom, car c’est son nom, enchaîne les images, les piques sarcastiques, les tournures britanniques à l’extrême, donc intraduisibles. Le coup de grâce a été : the British Prime Minister… is nothing but a superannuated schoolboy whistling in the dark. Nous avons aussi eu droit à the chickens have now come home to roost et a homicidal baboon, s’agissant de Robert Mugabe. Tout cela, en une minute et demie. Une fois le micro fermé, il ne vous reste plus qu’à vous demander ce qui vient de vous arriver, ce que vous avez fait au bon dieu pour mériter ça et surtout : quel rapport avec la choucroute ?


En réalité, un orateur comme celui-là se fiche pas mal d’être compris du citoyen portugais ou slovaque auquel il est pourtant censé s’adresser. Les débats du Parlement européen sont publics et accessibles en webcasting. Dans le cas d’espèce, le but de l’exercice était de se faire remarquer par sa circonscription et par la presse britannique, et de créer un buzz : le jour même, son intervention était sur YouTube 2).

Nous sommes de véritables caméléons et nous interprétons tous les discours, qu’ils soient prononcés par des hommes ou des femmes, des jeunes, des vieux, des fachos, des gauchos, des végétariens, des militaristes, des Témoins de Jéhovah, des personnages politiques ou des nobodys. Pendant que le micro est ouvert, nous devenons quelqu’un d’autre, nous sommes émus, nous nous indignons, nous haranguons, nous félicitons, nous insultons, nous souhaitons la bienvenue, nous observons une minute de silence, nous nous faisons conciliants et invoquons les statuts ou le règlement. Peu importe que le discours soit technique et rapide, nous demandons simplement qu’il soit cohérent et oralisé. C’est alors que nous pouvons mettre tout notre savoir-faire au service de la communication internationale.


L’anecdote ci-dessus m’a toutefois ébranlée. Vingt ans d’expérience professionnelle au compteur et je me suis retrouvée à faire des bulles comme un poisson dans un aquarium. Disons que j’ai sauvé les meubles. Malgré une quarantaine d’années de pratique de l’anglais, que je me targue pourtant de bien connaître, j’ai appris une expression que je n’avais encore jamais rencontrée auparavant : to whistle in the dark, c’est-à-dire être optimiste et gai alors qu’il n’y a aucune raison de l’être. Pourtant, au cours de la même séance, nous avons entendu : Wir haben alles im Griff, auf dem sinkenden Schiff et Tout va bien, Madame la Marquise, qui offrent de bonnes équivalences.

Décidément, les langues sont un océan insondable et une vie entière ne suffit pas à les découvrir entièrement.


Godfrey Bloom, on behalf of the EFD Group.

Mr President, I would like to go back to the matter of Libya if I may.

When did the political class and the great and the good suddenly catch up with the fact that Colonel Gaddafi is an evil man? When, since that wonderful photograph with you embracing him, Mr President, did you suddenly come to realise that he was a “wrong’un”?

I can tell you that the victims of Lockerbie in Scotland and the victims of IRA atrocities in my country knew very well what sort of scoundrel this man was. But he has got oil and he has got money so you all turned a blind eye, didn’t you?

Well, the chickens have come home to roost. The most absurd figure in all this is the British Prime Minister, who stands there rattling his empty scabbard – having disestablished the Royal Navy, having disestablished the Royal Air Force – making threats from the sidelines, with no aircraft carriers, nothing, and calls himself a Conservative but is just a superannuated schoolboy whistling in the dark.

We talk a great deal about violence against the people, we talk a lot about democracy. And yet we have had a homicidal baboon in Zimbabwe for years now, and we do not do anything about it, do we? We do not care because there is no money and there is no oil. That is so typical of this place: full of hypocrisy and humbug.
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Discours prononcé dans l'hémicycle du Parlement européen le 5 avril 2011

Les transcriptions des interventions des eurodéputés sont disponibles sur
www.europarl.europa.eu quelques jours après qu’elles ont été prononcées. Il y a de pauvres diables qui font ce travail-là. Les traductions suivent, mais bien plus tard.________________________________________
1) Groupe Europe libertés démocratie (droite)
2)

Texte paru dans la revue Hieronymus, www.astti.ch , juin 2011

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Traduction de l'intervention de M. Godfrey Bloom par les services du Parlement européen:


Godfrey Bloom,
au nom du groupe EFD. (EN) Monsieur le Président, je voudrais revenir sur la Libye, si vous me le permettez.
Quand la classe politique et les grands de ce monde ont-ils subitement compris que le colonel Kadhafi était un homme malfaisant? Quand, depuis cette merveilleuse photographie de votre accolade, Monsieur le Président, vous êtes-vous rendu compte que c’était un «sale type»?
Je peux vous dire que les victimes de Lockerbie en Écosse et les victimes des atrocités de l’IRA dans mon pays savaient très bien quel genre de fripouille était cet homme. Mais il a du pétrole et il a de l’argent, alors vous avez tous fermé les yeux, n’est-ce pas?
Eh bien, cela se retourne à présent contre nous. Le plus absurde dans tout cela, c’est le Premier ministre britannique, qui est là à agiter son fourreau vide, ayant séparé la Royal Navy et la Royal Air Force de l’État, et à proférer des menaces depuis les coulisses, sans porte-avions, sans rien, et qui se dit conservateur, mais n’est en fait qu’un écolier ringard qui tente de se donner du courage.
Nous parlons beaucoup de la violence à l’encontre de la population, nous parlons beaucoup de démocratie. Et pourtant, nous avons un babouin meurtrier au Zimbabwe depuis des années maintenant, et nous ne faisons rien pour y remédier, n’est-ce pas? Nous nous en fichons, parce qu’il n’y a ni argent ni pétrole. C’est si typique de cette Assemblée: pleine d’hypocrisie et de fumisterie.