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lundi 31 mars 2014

TweeGooBayBook



L’autre jour, je suis allée dans un copyshop faire faire des photocopies en grand nombre et ça m’a rappelé le temps lointain où j’étais secrétaire régionale de mon association professionnelle, autour de 1995-2001. Je tapais déjà le procès-verbal sur mon laptop en réunion, mais la distribution du PV se faisait de façon quasi-manuelle: 300 photocopies de 15 à 20 pages, à mettre sous pli, puis transporter à la poste dans une charrette, non sans y avoir apposé un timbre au préalable (tarif national et tarif international). Autant dire l’âge de la pierre, totalement has been. Quand j’ai raconté cela au jeune homme derrière le comptoir, il avait l’air totalement incrédule. Tout leur atelier d’impression est informatisé, numérisé et il n’a sans doute jamais connu l’époque sans internet, sans clés USB et sans smartphones.


Tous les jours, on peut lire dans la presse que Twitter a diffusé une info du Département d’Etat des Etats-Unis d’Amérique ou que le pape invite les Syriens à faire la paix, via ce même site de microblogging, auquel la plupart des Syriens n’ont sans doute même pas accès. Le petit oiseau bleu devient un oiseau de mauvaise augure lorsqu’il colporte des phrases assassines ou vengeresses - voir l’affaire Trierweiler, celle qui a précédé l’affaire Closer. N’étant pas sur Twitter - le concept d’être limité à des messages de type SMS me paraît parfaitement idiot - j’ai de la peine à comprendre ce qu’est le retweet, mais je peux bien me l’imaginer. Le moindre tweet un peu spectaculaire ou impliquant des célébrités fait immédiatement le buzz, avant qu’on ne découvre qu’il s’agissait en réalité d’un coup de pub, comme par exemple le selfie hollywoodien qui a fait le tour de la planète bien plus rapidement que n’importe quel appel à construire des latrines en Afrique.



Pas un jour ne passe sans que la presse ne signale telle ou telle info autour de twitter. Et si le président de la Turquie décide de bloquer ce site internet, cela provoque un véritable tollé dans le monde entier. Peut-on vivre sans twitter? Twitter est-il devenu un droit de l’homme essentiel et fondamental, comme l'éducation ou le droit à l’eau potable? Comment faisait-on avant twitter?


Lorsqu’on monte dans un bus ou un tram de nos jours, on constate immédiatement qu’environ 80% des passagers sont plongés dans leur smartphone, probablement en train de consulter leur page facebook, alors que les autres téléphonent. On voit encore parfois quelques néanderthaliens qui lisent un roman ou qui ne font tout simplement rien... Rêvasser et ne rien faire, voilà le luxe ultime, un art subtil qui est en train de se perdre.




On trouve des services très variés sur internet, qui sont tous interconnectés entre eux. En ce qui me concerne, j’ai bien sûr trois adresse e-mail, deux comptes google, un compte facebook, comme quasiment tout le monde (mais pas twitter!). J’ai également créé un compte eBay (quasiment inutilisé) et forcément un compte PayPal. Ayant un Kindle, j’ai évidemment un compte Amazon et j’ai récemment eu recours à AirBnB dans une ville où tous les hôtels étaient complets. Sans oublier Dropbox, si pratique pour toujours avoir ses documents sous la main. Et skype, of course! Cependant, le Google Hangout manque encore à mon paysage virtuel



Je comprends bien le désarroi de certaines personnes âgées et même moins âgées face aux automates à écran tactile, aux tickets de bus par SMS et autres technologies modernes barbares. Avez-vous connu l’époque où on achetait son billet à un être humain qui y faisait un petit trou? C’était carrément le Moyen Age.... Mais je dois avouer que je me sens un peu perdue quand je vais au rayon multimédia de mon grand magasin préféré: on y voit des trucs et des machins, dont j’ai de la peine à comprendre à quoi ça sert. Je n’ai pas envie d’essayer de comprendre ce qu’est le Bluetooth, il vient un moment où on sature carrément. Quant aux imprimantes 3D... là, j’atteins ma limite, je ne veux même pas savoir comment ça marche!



A mon avis, il m’est inutile d’essayer de me cacher vis-à-vis d’Apple, Google ou encore de la NSA. Mon iPhone suit tous mes déplacements et tous mes coups de fil. Je n’irai toutefois pas jusqu’à mettre un bracelet Jawbone à mon poignet, pour que mon téléphone enregistre toutes mes fonctions corporelles, battements de coeur, cycles du sommeil, etc...    Nous nous mettons volontairement des micros et des caméras partout et nos diverses cartes de fidélité permettent d’établir une cartographie précise de notre mode de vie: single sans enfant, sans animal de compagnie et quasiment végétarienne. Ma foi, si ma petite vie tranquille peut intéresser quelqu’un.

George Orwell avait bien prédit tout ceci, il ne s’est trompé que d’une trentaine d’années. Et nous ne savons pas ce que l’avenir nous réserve encore....




jeudi 2 janvier 2014

Un ferry pour la Corse



Il n’est pas simple de partir en vacances quand on a un animal de compagnie. Il faut trouver quelqu’un qui puisse et qui veuille bien vous le garder - on préfère éviter les chenils et les chatteries - ou alors, il faut l’emmener avec soi. C’est ainsi que nous avons trouvé la solution idéale pour trouver un peu de soleil en décembre, sans devoir aller trop loin: la Corse, en voiture, donc en ferry.

Il existe différentes compagnies qui font la traversée, au départ de Toulon, Nice ou Livourne et accostant à Bastia, Ajaccio, voire la Sardaigne. La SNCM accepte les chiens, mais les met en chenil, c-à-d dans des cages et nous ne leur faisons pas trop confiance pour que notre petite chérie soit bien traitée. N’ayant pas encore découvert la compagnie La Méridionale, nous avons opté pour Corsica Ferries, qui nous permet de garder notre chienne avec nous, dans une cabine spécialement aménagée, avec un sol en linoléum plutôt que de la moquette. La SNCM étant une compagnie française, elle a la réputation de se mettre fréquemment en grève, précisément à l’occasion des transhumances de vacances, raison de plus pour opter pour une autre compagnie.

Ayant atteint un âge où on apprécie d’avoir un peu de confort, j’ai réservé l’option Premium Boarding pour 30€, pensant que cela nous permettrait de bénéficier de certains avantages. Le bateau partant à 23:55, j’ai cherché à savoir à partir de quelle heure on pouvait embarquer, pensant que nous aurions ainsi le temps de nous installer et peut-être d’aller boire un verre, soit à terre soit à bord du ferry. Il a été relativement difficile de trouver une réponse autre que "Vous devez être au port au plus tard une heure avant le départ". Oui, mais: "au plus tôt"? Eh bien, une heure avant le départ, étant donné que le ferry de Toulon vient de Nice, uniquement pour embarquer d’autres passagers et véhicules. Mais, pas de soucis, puisque nous avons l’option Premium!


Le site de Corsica Ferries ne donnant pas d’autre adresse que «Port de Commerce», que le GPS ne reconnaît pas*), nous nous sommes rendus au débarcadère bien à temps pour avoir de la marge. Nous nous sommes mis dans la file Premium et on nous a prié de revenir à 23:15 pour l’embarquement. Rien n’a bougé avant 23:40 environ**), après quoi, toutes les voitures (environ 150) ont embarqué avant nous. En effet, le Premium Boarding signifie que nous sommes les premiers à débarquer, donc forcément les derniers à embarquer, logique. Le passager non-conducteur peut toutefois monter à bord tout de suite. Il a ensuite fallu manoeuvrer - avec très peu d’espace et très au bord de l’eau - pour embarquer en montée et en marche arrière. Nous sommes arrivés à l’étage des cabines (aucune indication d’étage dans l’ascenseur) vers 00:30, en tant que derniers passagers. Réveil par interphone - ding-dong! - à 06:00, les cabines doivent être libérées pour 06:30. Heure théorique d’arrivée 07:00, heure d’arrivée réelle 07:30. Une heure d’attente dans l’escalier, devant des portes fermées, qui ont ouvert à 07:25. Nous avons dû nous précipiter - en tant que passagers Premium - pour dégager la voie, puisque nous étions devant tous les poids-lourds qui, impatients de sortir, avaient déjà tous allumés leur moteur. Quelle joie, après une nuit de 5h, avec une climatisation faisant un bruit infernal et impossible à éteindre, que de devoir se faufiler entre d’énormes camions en étouffant parmi les gaz d’échappement!

Il est possible de voyager assis dans un fauteuil ou de réserver une couchette dans une cabine à plusieurs, un peu comme dans un train de nuit. Mais il vaut mieux alors ne pas choisir l’option Premium, car vous allez réveiller tout le monde quand vous arriverez, 30 à 40 minutes après le départ.

Je redoutais un peu le voyage du retour et m’étais préparée à passer une très mauvaise nuit. Mais on aurait dit que c’était une autre compagnie, d’ailleurs tout le personnel parlait italien et à peine le français. Le départ étant à 20:00, il était possible de monter à bord, tranquillement, chacun son tour, dès 18:00, ce que nous avons fait. Pour notre véhicule Premium Boarding, on nous a indiqué une file et j’ai fait la manoeuvre pour me mettre dans l’autre sens une fois à bord, dans une cale bien éclairée et au sol horizontal. De là, nous avons pu aller nous installer en cabine, faire un petit tour et même aller manger, ce qui n’était évidemment pas possible avec un départ autour de minuit. La nuit a été tranquille, pas de clim infernale et les passagers pouvaient profiter de leur cabine jusqu’à l’arrivée à quai. Une annonce par interphone a invité les conducteurs des véhicules du premier étage à évacuer à se rendre au garage. Et comme nous avions l’option Premium, nous sommes en effet sortis les premiers, ce qui était bien agréable.


Les toilettes pour chien se trouvent au 7ème étage, sur le pont supérieur. Il s’agit d’un petit carré de gravier de 1 x 2 mètres. Notre chienne n’y a évidemment rien compris et a su, fort heureusement, se comporter en demoiselle jusqu’au débarquement. Le pont supérieur lui a toutefois permis de faire des rencontres canines, car il y avait pas mal de chiens à bord. Nous lui avions acheté une muselière, car le site internet disait que c’était obligatoire. Pas un seul chien n’en portait et personne ne nous l’a demandé. On ne nous a pas demandé son carnet de vaccination non plus. 

Le ferry n’était pas particulièrement bondé, étant donné surtout la grève de la SNCM. Il n’y a apparemment pas eu de report de passagers. Visiblement, ce n’est pas l’amour fou entre les différentes compagnies concurrentes, surtout si certaines ne font pas la grève dès qu’une bonne occasion s’en présente. La SNCM est au bord de la faillite, s’est vu promettre une aide de l’Etat (30 millions € pour une entreprise privée), fait grève et intente des procès contre Corsica Ferries pour concurrence déloyale. Les syndicats exigent que les ferries battent pavillon français et engagent du personnel français à bord, Mais est-ce bien légal, au sein de l’Union européenne, d’appliquer ce genre de mesures protectionniste? Que le meilleur gagne, ma foi...

En synthèse:
  • Si vous en avez les moyens et que vous n’emmenez pas votre animal de compagnie, prenez l’avion. Evitez Air France, qui se mettra en grève. Mais sachez que les locations de voiture coûtent cher. Ils auraient tort de s’en priver.
  • Evitez les départs autour de minuit.
  • Evitez la SNCM, qui est un nid de communistes, dixit un passager. Idem pour la Méridionale.
  • Evitez le port de Marseille, qui est aux mains de la CGT, qui bloque toujours tout. Ce sont des bandits, dixit le même passager.
  • Avant de prendre l’option Premium Boarding, renseignez-vous pour savoir si cela signifie que vous embarquerez en dernier. Apparemment, cela dépend du port, du ferry, de l’heure du départ et de l’âge du capitaine. Au retour, Ajaccio-Toulon, c’était un bon choix.
  • Notez l’adresse du quai dans le port si vous utilisez un GPS, qui est fort utile dans les villes pleines de sens interdits et où le port n’est indiqué qu’un carrefour sur deux.
  • Préparez un petit baluchon pour la nuit, car les garages sont fermés pendant la traversée. Ne rien laisser dans la voiture qui risque de souffrir de la chaleur (un animal de compagnie, par exemple).

Enfin, évitez sans doute Ajaccio comme destination en Corse, surtout en décembre. Il a certes fait beau et nous y avons trouvé le soleil et des températures douces, mais la région n’est pas particulièrement intéressante ni spectaculaire.


PS: Si nous sommes partis de Nice, c'est parce que les cabines pour chien au départ de Toulon affichaient complet. Toutefois, nous sommes montés à Nice (100km de plus à faire) dans le ferry qui venait de Toulon, ce qui signifie que notre cabine a fait le même trajet, vide. L'organisation n'est pas exactement efficace ni rationnelle.... J'ai pourtant fait une demande et expliqué que ça nous arrangerait mieux de partir de Toulon, mais il n'y avait rien à faire: les départs de Toulon étaient complets!


* * * * *

*) l’adresse du débarcadère pour Ajaccio est quai Infernet. Une fois sur place, rien n’indique que c’est le lieu de l’embarquement. Ou alors, il faisait trop sombre et nous n’avons rien vu. Nous sommes entrés à l’autre bout et avons fait le tour du bassin portuaire.

**) le ferry venait de Toulon et faisait une brève halte à Nice pour embarquer d’autres passagers. Voilà pourquoi il n’était pas possible de monter à bord plus tôt. Renseignement à prendre par avance.