Rechercher dans ce blog

dimanche 31 juillet 2016

Hôtel Résidence Odalys Iratzia - Saint-Jean-de-Luz


Il est difficile de trouver le logement de vacances idéal en haute saison et dans un lieu hautement touristique. Surtout si on a certaines exigences en matière de confort, silence, espace etc.

Pour une semaine à Saint-Jean-de-Luz, mon choix avait porté sur la résidence hôtelière Odalys Iratzia, situé tout près de la plage d'Erromardie, tout près de Saint-Jean-de-Luz également. La fusion parfaite entre la plage et la ville. La résidence propose des appartements de différentes tailles. L'appartement "4 personnes" semblait adéquat pour deux, pour un prix de 1117€ la semaine (mi-juillet), ce qui fait tout de même 160€/jour.

Or l'appartement vous offre les murs, les lits, un coin salon, une kitchenette et un balcon, mais c'est quasiment tout. Tout se paie en supplément. Avec un animal et le ménage en fin de séjour, on arrive à environ 140€ supplémentaires, ce qui met l'appartement à 180€/nuit environ. Précisons qu'il s'agit d'une résidence ****.

Le jeux de draps est offert (Wow!) mais est affiché à 11€ (x2); le jeu de serviettes de bain à 6€ (x2); le ménage en fin de séjour coûte 56€ pour l'appartement dit "4 personnes" (mais on doit quand même laver et ranger la vaisselle); il faut payer 30€ pour avoir la jouissance de la télévision, qu'on ne peut même pas connecter à son ordinateur pour regarder des films; internet revient à 20€ par semaine et par appareil; la lessive est à 5€, la poudre 1,50€ et le séchoir 3€. Les animaux de compagnie sont les bienvenus à 50€ la semaine. La cuisine doit être rendue propre, mais vous devrez débourser 5€ pour obtenir un petit kit contenant une éponge et du produit vaisselle sans aucun pouvoir dégraissant. Le papier WC n'est évidemment pas fourni. La chambre à coucher contient un lit en 140 cm de large avec 30 cm tout autour. Le salon cuisine avec le canapé-lit fait environ 3x 6 m. Ce qui nous fait un total de 25 m2 environ (sans compter la salle de bains et le balcon), ce qui fait 6m2/ personne si on est quatre. Selon le Comité pour la prévention de la torture, il faudrait idéalement 7m2 par prisonnier, on parle de traitement inhumain et dégradant quand on arrive à 3m2 par personne.

C'est sans doute la règle du jeu, mais j'ai le souvenir d'avoir logé dans un appart-hôtel à Ajaccio qui était bien plus accueillant et confortable.


La résidence Odalys à Erromardie est en réalité la version quatre étoiles du camping. Les clients qui en ont l'habitude font sans doute le voyage en emportant leurs draps, leurs assiettes et leurs couverts, leur petite réserve de liquide vaisselle et de poudre à lessive. A noter que l'appartement fournit la vaisselle, à raison de 4 tasses, 4 verres, les assiettes sont un peu plus nombreuses, il est vrai. Il y a un lave-vaisselle et le kit à 5€ vous donne droit à 3 pastilles, qui sont largement insuffisantes vu la quantité de vaisselle à disposition, d'autant plus si on devait vivre à quatre personnes dans cet espace très réduit. On part évidemment du principe que les clients passent leurs journées dehors, mais il y peut y avoir des journées froides et pluvieuses aussi.

Ce qu'il y a de paradoxal, c'est qu'Odalys propose également des chambres d'hôtel, à 125€/nuit en haute saison. Pour ce prix là, vous aurez gratuitement : les draps (vous n'avez pas besoin de les porter jusqu'à votre logement et retour lors du départ et votre lit sera fait à votre arrivée), des serviettes propres tous les jours, du savon et du shampoing, du papier WC, peut-être même un sèche-cheveux! La télévision sera gratuite, tout comme la WiFi et on vous fera le ménage tous les jours, c'est inclus dans le prix. Vous ne pourrez certes pas cuisiner, mais pour une différence de prix de 55€, ça vous paie bien deux sorties au restaurant.

La piscine est à la disposition de tous les résidents, mais il n'y a de loin pas assez de chaises longues ni de parasols par rapport au nombre de clients.


La formule "appartement pour 4 personnes" conviendra sans doute parfaitement pour une famille avec deux jeunes enfants, le prix par personne par rapport à la prestation devenant alors adéquat. A savoir qu'il y a un spectacle de Toro-piscine deux fois par semaine dans l'immédiate proximité de l'hôtel-résidence, dont le volume sonore dépasse largement les 100 dB et qui s'entend à 1km de distance. Les appartements qui sont tout au fond du domaine voient passer le train à 200 mètres. En revanche, la plage est toute proche, avec deux bars-restaurants, ainsi que des pizzérias de camping. L'hôtel Odalys a également un restaurant.

Les appartements se louent à la semaine, du samedi au samedi. On est censé arriver entre 17h et 20h, mais il vaut la peine de tenter sa chance avant. En effet, comme il y a une centaine d'appartements, chacun faisant son check-in, cela prend beaucoup de temps et il faut attendre son tour patiemment. Lors du départ, il faut libérer les locaux pour 10h et attendre le feu vert de l'état des lieux (étape inexistante avec les chambres d'hôtel, alors que les dégâts sont possibles également). Nous avons décidé de partir un jour plus tôt afin d'éviter de passer des heures à faire la queue.

L'offre hôtelière est immense dans cette région très touristique, mais il n'est pas facile de trouver chaussure à son pied, surtout si on voyage avec un animal. Il y a une résidence Pierre et Vacances quasiment en ville de Saint-Jean-de-Luz. Les logements AirBnB n'acceptent pas les animaux (j'en ai consulté un certain nombre). Il faudrait encore chercher sur des sites de type "Tourisme au Pays basque", Gîtes de France ou Clé Vacances.

Ce qui est certain, c'est que si on trouve la perle rare qui réunit tous les critères pour un prix raisonnable et honnête, il faut se la réserver bien à l'avance. Des vacances réussies dépendent aussi de bonnes conditions d'hébergement.

 Toro Piscine à 100 mètres: https://www.youtube.com/watch?v=f8j8KHILqwQ

mercredi 2 mars 2016

La dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil

  

C'est en 1966 que Sébastien Japrisot écrit cet extraordinaire polar, La dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil, qui a fait l'objet de deux adaptations cinématographiques: la première d'Anatole Litvak (1970) en collaboration avec l'auteur (musique de Michel Legrand, interprétée par Petula Clark), objet introuvable et, plus récemment de Joann Sfar (2015), qui sembla avoir été un bide retentissant. J'aimerais beaucoup voir la version de Litvak, étant donné que le livre baigne dans une délicieuse atmosphère sixties. Les polars de cette époque sont bien plus intéressants, étant donné toutes les entraves qu'on ne connaît plus aujourd'hui. Les personnages doivent trouver des cabines téléphoniques et il ne suffit pas de faire une recherche Google pour retrouver l'assassin.

L'histoire démarre un peu comme Psycho de Hitchcock: une jeune secrétaire se voit confier la belle voiture de son patron (une forte somme d'argent liquide dans Psycho) et décide de garder la voiture pendant l'absence de son patron, se disant qu'il n'y verrait que du feu. À partir de là, les événements dérapent et la jeune narratrice se demande, pendant tout le roman, si elle n'est pas en train de devenir folle. Le lecteur se fait délicieusement mener en bateau, lui non plus ne sait jamais si c'est du lard ou du cochon. Les événements semblent cohérents et, en même temps, parfaitement invraisemblables.

Mais ce qu'il y a de plus amusant, c'est le voyage dans le temps que nous offre ce roman. "Je n'ai jamais vu la mer". La phrase d'ouverture place déjà le décor. De nos jours, plus personne ne dit ça, ce rêve devenu possible grâce aux congés payés: des vacances à la plage. De nos jours, tous les gamins sont déjà allés en Thaïlande ou au Brésil, ou à tout le moins, en Grèce ou aux Îles Canaries. Ensuite, la jeune secrétaire - aujourd'hui, elle serait assistante - tape à la machine. Attention! Avec une IBM électrique! Les jeunes, qui tweetent avec leurs pouces opposables, savent-ils seulement ce que ça veut dire? Il n'est toutefois pas question de copies carbone, que j'ai encore connues, avec le petit pinceau de TippEx, mais qui sait encore ce que signifie "Cc" dans nos mails quotidiens?


Comble de la modernité, les collègues ont des "transistors made-in-Japan avec magnétophone incorporé, on peut piquer tous les trucs d'Europe 1 en même temps que ça passe". Moi aussi, quand j'étais jeune, j'avais un cassettophone, la qualité des enregistrements n'était pas top, mais on ne connaissait pas iTunes à l'époque. Et encore, je n'ai pas fait la transition vers Spotify ou Deezer. Les collègues masculins vont en Yougoslavie, parce que là-bas, "pour cinq voltaires par jour, on vit comme un nabab sur des plages à couper le souffle". Cinq voltaires = 50 francs français, attention: des nouveau francs! Le roman ayant été écrit en 1966, ça équivalait à 50 francs suisses.


Des diapositives couleur, des Agfacolor; le téléphone qui est mis aux abonnés absents; deux pièces de vingt centimes dans le compteur automatique du parking; une Caravelle de Swissair (ah! Swissair!); un beau brun au sourire Gibbs; la station service où on vous fait le plein et où on vous nettoie votre pare-brise; une radiophoto ....? Une radiographie, sans doute; un gamin de treize ans, coiffé comme les Beatles; Alain Barrière chante à travers des sonneries de billard électrique; elle cherche un disque de Bécaud sur le cadran de la boîte à musique (juke-box?); dans un bureau de poste, une rangée d'annuaires des départements; un numéro de téléphone 2-20 ou encore Colbert 09.10, qu'on demande à la standardiste; étant en province, il faut attendre pour avoir Paris au bout du fil, attendre même une heure pour atteindre Genève; les standardistes qui écoutent les conversations; des camions Somua ou Berliet; une tante qui était yéyé; chercher à atteindre la frontière italienne ou espagnole pour échapper à la police (elle est bien bonne, celle-là!); une 2CV; l'aéroport des Invalides (je paie un cornet de frites à celui/celle qui a connu ça); des négatifs et une planche contact; quelqu'un qui ressemble à Gary Cooper; une enveloppe de salaire; un trousseau de jeune fille brodé à l'orphelinat. Il ne manque plus qu'un flipper, un vélosolex, un scopitone...



La dame s'appelle Danielle Longo, l'auto est une Thunderbird, le fusil, une Winchester à répétition, de calibre 7.62, à canon rayé. Quant aux lunettes, elles n'étaient pas de marque en ce temps-là.

Parlant de Genève, l'auteur écrit ceci: "Je n'ai jamais vu Genève, mais je présume qu'il doit y avoir, au moins pour les Caravaille [son patron] et ceux qui leur ressemblent, des hôtels ouatés, de grandes terrasses ouvertes sur la lune et la douceur mélancolique des violons, des journées lumineuses et des soirées illuminées, enfin des heures comme je n'en connaîtrai jamais, et pas seulement parce qu'elles sont payables en francs lourds ou en dollars."

Sébastien Japrisot, Jean-Baptiste Rossi de son vrai nom, est mort en 2003, à 71 ans. Il laisse derrière lui une œuvre prolifique qui a souvent inspiré le cinéma, comme par exemple L'été meurtrier ou Un long dimanche de fiançailles. Il a remporté de nombreux prix littéraires et à traduit Catcher in the Rye de Salinger.

L'été meurtrier - Adjani & Souchon