En me rendant au poste de police de mon quartier pour un renseignement, que je n’ai pas obtenu, je tombe sur une Chinoise, un peu perdue, qui ne comprenait pas bien où se trouvait la porte d’entrée. Normal, le bâtiment est en travaux. Elle se dirige vers le guichet et se rend vite compte que la préposée ne parle que le français. N’écoutant que mon cœur professionnel, je vole à sa rescousse. Son père s’était fait voler son portefeuille (argent, permis de conduire, carte de crédit) en sortant de la gare de Cornavin pour monter dans un bus. Scénario archi-classique. J’ai traduit à l’employée du guichet, qui a reçu ce récit plutôt mollement, l’air de dire « que voulez-vous qu’on y fasse ». Elle a tendu un formulaire à ces braves gens et leur a dit de s’asseoir et d’attendre. Ça risquait de durer un peu, car c’était la pause de midi, leur dit-elle.
En résumé : au poste de police judiciaire, dont la porte est banalisée, on ne trouve qu’un seul employé à la pause de midi, ledit employé ne parlant que le français. Les plaignants sont priés d’attendre une durée indéterminée. On se serait vraiment cru dans une caricature de pays en développement.
Je demande à la Chinoise d’où elle vient. New York. Ils viennent de New York et se sont fait plumer comme des bleus dans la bonne cité de Calvin. Ce n’est vraiment pas la peine que nos édiles fassent de coûteux voyages
pour passer 24h à Big Apple, il suffirait qu’ils veuillent bien écouter les témoignages des touristes et des autochtones qui subissent les pick-pockets, jour après jour.
- n’ayez que le strict minimum nécessaire d’argent liquide sur vous et pas dans la poche arrière de votre pantalon
- si vous devez passer à un distributeur de billets, vérifiez qui est derrière vous et ne laissez personne voir votre code ; autrement, vous risquez fort de vous faire bousculer par un/des inconnu(s), avec les conséquences qu’on imagine
- ne posez pas votre veste ni votre sac à main sur le dossier de votre chaise au bistrot
- méfiez-vous de quiconque s’approche de vous, surtout si c’est pour gentiment vous aider à porter vos sacs ou pour nettoyer votre veste, que l’individu en question vient de souiller, par exemple
en vous vomissant dessus (Tribune de Genève du 30.9.2011
)
- ne vous laissez pas distraire par de jeunes gars qui jouent avec un ballon de foot ou qui jettent quelque chose parterre devant vous (pièces de monnaie, briquet…)
- évitez les transports publics aux heures de pointe
- n’écoutez pas de musique (iPod, walkman, radio) en marchant dans la rue, vous risquez de ne pas entendre la personne malintentionnée qui s’approche derrière vous
- ne jouez évidemment pas au « bonneteau », vous n’avez aucune chance de gagner (prétendu jeu qui consiste à deviner où se trouve une petite boulette cachée sous une de trois boîtes d’allumettes)
- si quelqu’un veut vous offrir une bague en or qu’il vient soi-disant de trouver parterre, ignorez-le ; si un inconnu vous offre des fleurs : fuyez !
- verrouillez les quatre portières de votre voiture quand vous circulez en ville, même de jour et ne laissez rien de visible dans l’habitacle quand vous vous stationnez
- à la gare ou à l’aéroport, ne posez pas votre mallette sur le sol pendant que vous prenez votre billet ou parlez à quelqu’un au guichet, elle risque fort de disparaître
- si vous avez un iPhone, un iPad ou un appareil photo sophistiqué, ne le montrez pas en public: vous serez repéré et
agressé peu de temps après
- évitez de porter des bijoux en or visibles, on vous les arrachera
- si vous cherchez du hashish, de l’ecstasy, de l’héroïne ou de la cocaïne, vous en trouverez sans peine partout en ville, moins cher qu’en France, l’abondance de l’offre faisant baisser les prix ; s’il arrive que la police importune quelque peu ces pauvres dealers, la justice s’empresse de les relâcher.
C’est malheureux d’en arriver à un tel degré de paranoïa, mais c’est malheureusement justifié. Les victimes sont des personnes trop confiantes, pas assez méfiantes. Il est vrai aussi que nous vivons à une époque d’énormes écarts entre riches et pauvres, mais les vols, les cambriolages et les agressions ne sont pas la meilleure façon de répartir la richesse. Si une fée me donnait trois vœux… encore faudrait-il savoir comment formuler sa demande : faire disparaître le désir de voler ? L’envie et la convoitise ? Le besoin de flamber et d’avoir plus et mieux qu’autrui ? Imaginez tout ce qui changerait si le vol n’existait plus : plus de cadenas, plus de serrures,plus de verrouillage central, plus de codes PIN, plus d’alarmes… tout un pan de l’économie s’effondrerait. Ma foi, on ne peut pas gagner sur tous les fronts !
Downtown Geneva, c'est-à-dire mon quartier
1) 120.000, c’est le montant de l’escapade de trois conseillers d’Etat à Washington du 13 au 16 septembre. La facture comprend notamment les billets d’avion et l’hôtel (26.000,-), la contribution à une soirée à l’ambassade (50.000,-) et du vin genevois (15.000,-), a indiqué hier la chancellière. (Tribune de Genève, 30.9.2011)
Conseils trouvés sur la page de l’International Police Association, Genève :
1. Transportez votre argent liquide et vos cartes de crédit dans des portefeuille et des poches séparés. Si possible, divisez l'argent entre votre portefeuille et vos poches (Ne mettez pas les oeufs dans le même panier). Mieux : utilisez une ceinture à poches.
2. Mettez votre portefeuille dans une poche intérieure de votre veste ou dans une poche avant de votre pantalon.
3. Au milieu d'une foule, gardez les mains dans les poches : celles d'un voleur ne s'y glisseront pas...
4. Plus petit est votre sac, moins il offrira de prise à un pickpocket. Tenez-le fermement et serré devant vous ou sur le côté, mais avec la languette d'ouverture de la fermeture éclair à l'avant. S'il comporte un rabat ou une poche extérieurs, tournez ce côté-là vers vous. Un sac ouvert en haut est une invitation pour un malfaiteur.
5. Conservez précieusement les photocopies de votre carte d'identité, permis de conduire, cartes de crédit, ainsi que les numéros à appeler d'urgence en cas de vol.
6. Ne brandissez jamais d'argent ou de bijoux en public; devant un kiosque à journaux, à un arrêt d'autobus ou dans une gare, par exemple.
7. Lorsque vous faites vos courses, attention aux entrées des grandes surfaces, sur les tapis roulants, dans les ascenseurs, dans les rayons de soldes, les lieux de démonstrations, et partout où se rassemblent beaucoup de gens. Redoublez de vigilance au moment où vous payez : vous risquez de poser votre sac et vos paquets sur le comptoir. Une chose après l'autre : d'abord, rangez soigneusement votre porte-monnaie, ensuite, occupez-vous de vos courses. Ne cédez pas au stress...
8. Avant d'utiliser une billetterie, regardez bien autour de vous. Si vous vous sentez observé, allez ailleurs.
Placez-vous tout près du distributeur de façon que personne ne puisse identifier votre code ni repérer la somme retirée. En aucun cas, ne vous laissez distraire par un bruit, des paroles ou quelqu'un qui voudrait ''vous aider''... Dans le doute, après le retrait, si vous êtes près de votre domicile, marchez 50 mètres en sens opposé et vérifiez que vous n'êtes pas suivi. Si tel est le cas, dirigez-vous vers une connaissance, entrez dans un commerce proche ou un commissariat.
Les ruses des pickpockets
Le pickpocket opère souvent avec un ou des complices qui créent une diversion.
1. ''Attention aux pickpockets !'' Méfiez-vous quand vous entendez crier cette phrase : votre réaction naturelle est d'esquisser un geste vers votre argent et cela indique où il se trouve. Par contre, si cette phrase est marquée sur un panneau indicateur, redoublez de vigilance car cela veut dire que de nombreux vols ont été effectués dans cet endroit.
2. Un ''accident'' : un voyageur trébuche devant vous en descendant de l'autobus, ou une personne laisse tomber des paquets ou des pièces dans un lieu de passage...
Sans tomber dans la paranoïa, dans ces deux cas, entre autres, la confusion momentanée qui s'ensuit permet à un voleur d'agir.
3. Une ''bagarre'' : une dispute éclate et les gens se bousculent pour s'écarter. Lorsque tout est terminé, c'est vous qui avez perdu...
4. ''Oh! désolé.'' Une personne traverse en courant un hall de gare ou dans la rue, vous bouscule, ou vous renverse de la nourriture (glace, boisson, etc) sur vous. Elle s'arrête pour ''vous aider'', puis repart en courant de plus belle, avec votre portefeuille...
5. Vous êtes assis dans le train. Observez aux alentours et fixez brièvement dans les yeux celles et ceux qui sont assis autour de vous. Sachez qu'un quart de seconde en croisant le regard d'un voleur, suffit en général à le décourager car il se sent ''repéré''. Méfiez vous de celles et ceux qui se proposent de vous ''aider''...
Prenez garde aux allées et venues dans le couloir central, les pickpockets traversent souvent le train en longueur et séparés de leur complice de quelques mètres, afin de repérer une victime potentielle. Surveillez vos bagages laissés dans le box à bagages vers la sortie, ainsi que ceux qui sont dans le box au dessus de vous. Votre veste est posée sur l'adossoir, ne laissez pas d'objets de valeur dans les poches, même intérieures. Ces précautions sont également valables lorsque vous êtes au restaurant.
6. Dans les aéroports ou d'autres lieux publics, prenez toujours garde à vos bagages, ne les laissez jamais sans surveillance, une fraction de seconde suffit à un voleur pour vous prendre votre mallette, même ''coincée'' entre vos pieds lorsque vous êtes au téléphone ou à un guichet.
7. Dans le métro, prenez garde également à certains enfants qui font la quête, accompagnés de leur soeur ou de leur mère et méfiez-vous des personnes qui se collent à vous.
Comportement face à un voleur
Lorsque vous êtes en présence d'un voleur qui a tenté ou qui tente de vous voler, faites du scandale, élevez la voix et dites : ''Mais enfin ! que faites-vous ! Au voleur !!''; les voleurs agissent en général dans la discrétion et ont une sainte horreur d'être un centre d'attention. Si vous avez l'occasion de vous faire aider, retenez-le et appelez la police.
Quelques ''détails qui tuent''
Généralement, les voleurs professionnels marchent vite, suivis de quelques mètres par leur(s) complice(s).
Ils se retournent souvent (pour voir s'ils sont suivis), ils ''photographient'' les lieux en observant bien autour d'eux (pour repérer leurs victimes). Ou alors, ils marchent tranquillement dans la foule, comme de ''bons touristes'' pas pressés, aimant se coller à leur victime lors d'un croisement, devant les vitrines ou devant un spectacle. Ils agissent vite et habilement, très souvent, on ne se rend compte de rien.
Ils sont souvent bien habillés, en sombre, avec des chaussures à semelles gommées (c'est plus pratique pour courir...). Le rôle du complice consiste à faire le guet ou/et se prépare à faire diversion.
Ils sont généralement originaires d'Amérique du Sud, d'Europe de l'Est (Balkans) ou du Nord ou d'Afrique du Nord.
Profil type du ''client potentiel''
Les voleurs affectionnent particulièrement les hommes d'affaires, les dames âgées, les mères de famille occupées par leur enfant, les femmes au porte-monnaie rempli pour le lèche-vitrine, les touristes, une personne qui lit, qui est occupée, qui somnole ou qui est inattentive et peut-être VOUS...
Ne vous laissez pas distraire et SOYEZ VI-GI-LANT (e)
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*) les cinq victimes de mon entourage (ces deux dernières années):
1. Une amie s'est fait arracher son sac à main sous la menace d'une aiguille souillée, en plein après-midi, en se rendant au parc. Le malfrat - un multirécidiviste très bien connu de la police - a été rattrapé par un prof de gym du fitness adjacent. Le malfrat a tout de même pris 9 mois de prison ferme, ce qui est exceptionnel à Genève. Il est probablement à nouveau actif dans nos rues.
2. Ma nièce de 17 ans s'est fait agresser par un gang de jeunes latinos, très bien connus des services de police, de nuit, dans un parc. Elle a perdu son sac et tout son contenu (clés, téléphone mobile, porte-feuille, carte d'identité, etc..). Il est clair qu'elle ne devrait pas aller dans les parcs tard le soir, car nos parcs appartiennent à toutes sortes de drôles de gens dès la nuit tombée, à nous d'éviter d'y aller.
3. Un ami a posé sa mallette au sol chez Burger King. Le temps de passer sa commande et hop! sa mallette avait disparu. Elle contenait malheureusement pas mal d'argent. Les caméras de surveillance étaient bidon, c-à-d dissuasives mais non fonctionnelles.
4. Une collègue s'est fait pick-pocketer son portefeuille en montant dans le train, selon la tactique bien connue "oh! je me suis trompé de wagon!": un complice redescend du train avec deux grosses valises pendant que l'autre complice fait mine de monter. La victime est coincée entre les deux personnages sur l'escalier et, dans la bousculade, elle perd son porte-feuille. Ma collègue venait de passer au distributeur de billets et les complices ont vu son code. Elle a perdu BEAUCOUP d'argent, même si elle a immédiatement téléphoné à sa banque pour tout bloquer.
5. Une amie a laissé son sac dans sa voiture, qu'elle ne quittait que pour 5 minutes. A son retour: une vitre cassée et son sac disparu (permis de conduire, carte d'identité, photos des gamins, etc....)
Je me suis aussi fait cambrioler, mais il y a environ 20 ans de cela, alors je ne compte pas ça dans ces statistiques.