Allow me briefly to present our strategic plan for multi-party governance. This effort will be carried out by the grassroots in order to guarantee a sense of ownership amongst the main stakeholders. Advocacy efforts will not be left aside as we wish to be inclusive with an element of gender mainstreaming in order to reach an enhanced member-driven outcome. A workshop is planned for an exchange of best practices, followed by the presentation of a series of case studies on certification and labelling practices for an environmentally sustainable three-year two-tiered outreach dimension. Horizontal national policy coherence programmes will be high on the agenda of the 23d session on National, Regional, Bilateral and Multilateral Negociations. Emerging policy issues will be tackled by representatives of UNCTAD, UNEP, WIPO and the UNFCCC (1). With this new bottom-up paradigm we will reach a level playing field, as foreseen in the Johannesburg Declaration of 2003, signed by 117 States parties. The forthcoming conference will be attended by 47 intergovernmental organisations and 82 non-governmental organisations, as well as representatives of the HIPCs, SVEs, LDCs and NFIDCs (2).
Vous n’avez rien compris? Ne vous en faites pas, c’est normal. Voilà le genre de langue de bois auquel sont confrontés, jour après jour, les interprètes qui travaillent dans les organisations internationales. Peut-être suis-je la seule à me sentir découragée face à ce qui ressemble fortement à du brassage d’air. Et, comme il est souvent difficile d’extraire le sens de ce type d’intervention, qui équivaut à un message en langage codé, la seule stratégie à suivre est celle des correspondances sémantiques : advocacy = plaidoyer ; ownership = appropriation ; sanitation = assainissement (3) , etc… Les délégués s’y retrouvent, du moins on l’espère. Ils utilisent d’ailleurs très souvent les mots de cette novlangue de conférences en V.O., étant incapables, contrairement à nous, de trouver les équivalences.
Vous vous demandez sans doute comment nous faisons pour les trouver, ces équivalences ? Eh bien, grâce aux traducteurs. Nous réclamons toujours les documents de la conférence dans nos langues de travail, pour apprendre comment faire passer le message avec les mots justes. Certains termes ou expressions resteront des casse-tête à tout jamais. Par exemple victimisation, qu’il faut traduire par toute une phrase, à moins d’opter pour le néologisme “victimisation”, dont personne ne s’offusquera sans doute, du moins parmi les délégués (quant aux interprètes, c’est une autre histoire…). Le programme de réforme de l’ONU, ONE U.N. passe bien en espagnol : UNA ONU ; toutefois, l’équivalent français reste à trouver, UNE ONU [unonu] étant un peu ridicule à l’oreille.
Ces nouveaux mots fleurissent comme les mots d’argot, nul ne sait trop d’où ils sortent ni qui les invente. Ce qui fait qu’il y a toujours une certaine période de flou entre la première apparition du néologisme et le jour béni où, enfin, on comprend ce qu’il veut dire. Reste ensuite à trouver une bonne transposition dans nos langues respectives. Prenez par exemple to engage : de nos jours, we engage with the World Bank. Autrefois, on disait to approach, to talk to ou parfois même to caucus ou to liaise… Mais c’est devenu terriblement démodé. On entend parfois des francophones dire qu’ils ont approché le directeur, bientôt ils vont dire : “on engage et on s’fait une bouffe” ? Je vous aurai avertis…
L’essentiel, quoi qu’il advienne, c’est de toujours think outside the box !
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(1) United Nations Conference on Trade and Development, United Nations Environment Program, World Intellectual Property Organisation, United Nations Framework Convention on Climate Change
(2) Highly Indebted Poor Countries, Small and Vulnerable Economies, Least Developed Countries, Net Food Importing Developing Countries
(3) Discret euphémisme signifiant des WC : grave problème dans les pays en développement, qui empêche les fillettes d’aller à l’école, surtout pendant leurs menstruations. Englobe également l’eau courante et les égoûts.
Texte paru dans la revue Hieronymus (septembre 2009), www.astti.ch
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