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dimanche 30 janvier 2011

Purge – Puhdistus de Sofi Oksanen

AVERTISSEMENT : ne lisez ce texte que si vous avez déjà lu ce roman ou si vous n’avez pas l’intention de le faire ! Décidément, les livres à succès, les livres-événement, les livres-dont-tout-le-monde-parle ne sont pas pour moi. Millénium m’avait laissée de marbre (le premier tome m’a suffi) et je me suis maintenant attelée à lire Purge de Sofi Oksanen, le roman-choc qui croule sous les prix et qui sera bientôt adapté au cinéma. La plupart des gens l’ont dévoré en deux jours, j’ai mis péniblement trois semaines à le terminer. J’aurais pu le laisser tomber à tout moment, mais la dimension finlandaise de la chose m’a sans doute motivée à le lire jusqu’au bout. C’est peut-être aussi parce que je l’ai lu en V.O. que je n’ai pas réussi à me passionner pour cette intrigue lente et tortueuse (voir le texte suivant). Pendant les cent premières pages, il ne se passe rien. Zara, une jeune femme affolée, en haillons et couverte de bleus vient chercher refuge chez Aliide, une vieille femme qui vit seule dans sa ferme. L’histoire se passe en Estonie, entre 1936-39 et 1992. Aliide se méfie, Zara a peur. Aliide se méfie, Zara a peur. Aliide se méfie un peu moins, Zara sursaute au moindre bruit. L’auteur ne dit les choses que par allusions, le lecteur doit deviner ou alors être très patient. Enfin, dans la deuxième partie, un flash-back commence à nous dévoiler qui sont les personnages dont il était parfois question au début du livre. Ce jeu de ping-pong sous forme de cache-cache se poursuit jusqu’à la toute dernière page. Aliide pourrait ressembler à ma grand-mère Alviina C’est un roman qui parle de nazisme et de communisme, de la condition de la femme, du viol dans les régimes totalitaires, de prostitution et de l’amour fou de deux femmes pour le même homme. On notera que les nazis ont l’air moins affreux que les communistes ou les Russes, même capitalistes. Mais c’est surtout l’histoire de la jalousie dévorante d’une sœur : Ingel réussit tout mieux qu’Aliide, ses dents sont plus blanches, les rayons du soleil ne brillent que pour ses cheveux, elle fait la cuisine comme une déesse et quand elle trait les vaches, le lait est plus crémeux. Et c’est elle qui a épousé l’homme qu’Aliide a pourtant vu la première. Vivant sous le même toit familial, l’héroïne du roman se consume d’envie et de haine à devoir regarder le bonheur total dans lequel baigne sa sœur. La période stalinienne venue, elle se voit obligée de signer un document qui condamne sa sœur et sa nièce à la Sibérie. Elle ne pouvait pas faire autrement, sous ce genre de régime politique, on ne discute pas, on ne fait pas recours, une grève de la faim ne servirait à rien. Oui, mais voilà… elle en conçoit une certaine satisfaction, un sentiment de revanche et on découvre, à l’avant-dernière page, qu’en réalité, elle les a délibérément trahies. Hans, son amour tant convoité, est resté caché, tapi dans la maison. Elle a enfin l’homme de ses rêves rien que pour elle. C’est cette culpabilité qui fera l’objet d’une purge, d’une rédemption, environ un demi-siècle plus tard. Est-il vraisemblable d’arriver à cacher un ennemi du peuple pendant plusieurs années, alors qu’on est marié à un cadre du parti communiste ? Est-il plausible qu’une pauvre petite prostituée sous-alimentée parvienne à étrangler un boss mafieux ? Qu’elle arrive à garder une vieille photo cachée dans son soutien-gorge sans que son mac ne s’en aperçoive ? Peu importe, ce n’est que de la fiction. Est-ce parce que j’ai lu le roman en finnois que je me suis ennuyée ? Le récit est bardé de répétitions – Zara a peur – de faits historiques ou culturels que le lecteur lambda ne connaît pas, à moins d’avoir étudié le cas de l’Estonie – Aliide se méfie – les gens semblent manger constamment du raifort, un peu l’équivalent du café et des sandwiches chez Stieg Larsson. Alors oui, les filles qui rêvent d’aller gagner de l’argent en occident finissent souvent dans les griffes sordides de réseaux de proxénètes sans scrupules, mais je trouve que Chaos, le film de Coline Serreau, injustement méconnu, est bien plus éloquent pour dénoncer ce genre de drame. Sofi Oksanen Le texte comporte en outre de nombreux passages violents et pornographiques, où l’auteur ne recule pas devant des mots tels que “bite, chatte, sperme”, etc… Je serai curieuse de recevoir les réactions de ma mère (81 ans) et de ma soeur quand elles l’auront lu. Purge est d’ailleurs à l’origine d’une polémique en Estonie. En effet, les Estoniens n’apprécient pas l’image que le livre donne de leur pays et regrettent que d’autres auteurs estoniens, aux textes moins racoleurs, n’aient pas reçu le même écho (voir l’article du Nouvel Obs *). "Ce sont des romans comme celui de Sofi Oksanen qui expliquent pourquoi, à bord des ferries finlandais et sur les pistes de danse des hôtels, les Estoniennes se considèrent toujours comme les putes de l'Est." Malheureusement, pas besoin de romans pour constater que c’est bien le cas, du moins ça l’était dans les années qui ont suivi la chute du communisme. Le titre du roman reste cependant un peu incompréhensible. Avec sa façon de ne dire les choses qu’à moitié, Oksanen nous laisse comprendre qu’Aliide va s’immoler par le feu aux côtés du cadavre de son Hans chéri, resté enterré sous la maison pendant 40 ans. Elle a sauvé Zara, la petite-fille de sa sœur haïe, en abattant les proxénètes qui la poursuivent et choisit de se donner la mort avant que le reste du gang ne lui fasse un sort. Zara pourra hériter de ses terres. Ce serait donc ça, la Purge ? Près de 400 pages pour ça ? Je serai curieuse de voir le film qui en sera tiré. Il y a matière à quelques bonnes scènes de suspense, mais ça risque aussi de devenir un film finlandais glauque, lent et déprimant. En tous cas, Purge aura permis au public francophone de se familiariser avec l’Estonie et avec la Finlande, c’est déjà ça !

Traduttore Traditore


La lecture de Puhdistus (Purge, voir le texte précédent) de Sofi Oksanen en finnois étant un peu ardue, non seulement parce que l’auteur ne cesse de jouer aux devinettes avec son lecteur, mais aussi parce que le texte est bardé de concepts ethniques, historiques, agricoles et traditionnels que n’explique aucune note en bas de page, j’ai eu l’idée masochiste de comparer l’original à sa traduction française, l'œuvre de Sébastien Cagnoli.

Il ne m’a pas fallu bien longtemps avant de tomber sur plusieurs énormes contresens. Le traducteur a pourtant l’air de bien maîtriser le finnois, c’est pourquoi je ne comprends pas comment il a pu laisser passer des erreurs aussi grossières. Sans doute se repose-t-il sur l’idée (fausse) que personne ne comprend le finnois et que personne n’ira vérifier de toute façon. Quelques exemples, ceci n’est en rien une liste exhaustive :

P. 240 /223 *): "Ingel en avait fait douze" alors qu'en finnois, il est écrit: Ingel oli täyttänyt kahdeksantoista, c-à-d “Ingel avait / venait d'avoir dix-huit ans”. Il est vrai que douze et dix-huit sont parfois difficiles à distinguer à l’oral, surtout dans une forme déclinée, mais même google sait traduire kahdeksantoista. Et on ne sait pas à quoi se rapporte le pronom “en”. S’agit-il d’une inattention? Le traducteur n’avait-il que peu de temps pour faire ce travail?

P. 260 /244, un autre contresens: "elle voulait être l'enfant du grand Lénine" alors que l'original dit: .... kun hän ilmoitti haluavansa isona Leninin lapsen , ce qui signifie: …lorsqu'elle annonça que, quand elle serait grande, elle voulait avoir un enfant de Lénine. La version correcte est d’ailleurs bien plus plausible.

p. 266 / 250 : "Ce n’était même pas un vrai dentiste, mais un prisonnier de guerre allemand qui avait essayé d’apprendre tant bien que mal." L’original dit: Ei se mikään oikea lääkäri edes ollut, sotavankina ollut saksalainen hammaslääkäri oli yrittänyt opettaa sitä minkä pystyi (… un prisonnier de guerre allemand avait essayé de lui apprendre comment faire, tant que possible). Le dentiste s’appelle Boris et c’est le même homme qui l’a tourmentée dans la cave de la mairie (un Soviétique, donc). Il y a erreur sur la personne et confusion entre enseigner et apprendre.

P. 268 / 252 : juuriharja (juuri = racine, harja = brosse - Würzelbürste) devient une pierre ponce, alors qu’il s’agit d’une brosse à récurer. Ce n’est pas essentiel pour la compréhension du récit, mais pourquoi diable… ?


juuriharja - Würzelbürste en allemand - devient une pierre ponce en français

P. 277 / 261 : suttura devient une conne, alors que c’est une traînée, une fille pas propre, en un mot : une pute. C’est ce qu’est cette pauvre Zara, à son corps défendant. Rien ne nous dit que c’est une conne.

P. 286 / 270 : Villi länsi devient l’Occident sauvage, ce qui n’est pas faux, c'est juste un peu bizarre en français, je trouve. C’est surtout parfaitement littéral. L’équivalent serait le far-west, même si c’est de l’anglais. "Tallinn était son far west à lui", par exemple.

P. 290/ 273 : "Sa cuisse tirée par les poils trembla comme de la chair de poule". Même sans comprendre le finnois (linnunlihainen ja karvoista nypitty reisi tärisi ), le lecteur francophone devrait rester perplexe face à ce genre de phrase… Karvoista nypitty signifie épilé. Ce serait donc : elle avait la chair de poule et sa cuisse épilée trembla

P. 336+339 / 317+319 : korsu devient un blockhaus, alors que c’est plutôt un abri en bois. Passe encore, mais un "blockhaus de bandits" / bandiittien korsu, c’est carrément un peu ridicule.



deux exemples de "blockhaus" ;-)






P. 345 / 324: Lypsäjäemakko devient "la truie de trayeuse". Non seulement l’allittération est un peu malheureuse, mais il n’est pas nécessaire d’être aussi littéral. Si on veut rester dans l’insulte agricole, "cette grosse vache" ferait très bien l’affaire.

Dans tout le roman : Le petit nom kuukunen devient "mon champignon" … Ma mère ne connaissait pas non plus ce mot, le dictionnaire nous confirme qu’il s’agit en effet d’un champignon, mais ce mot a sans doute été choisi pour sa sonorité, un peu comme "chou" en français. On ne traduirait pas "mon petit chou" par kaaliseni, non ? My little cabbage, mein Köhlchen…. Ça me fait penser à l’ouvrage Sky ! My Husband ! de J-L Chiflet



Pendant mes études, on m'a appris à être fidèle à l’original, sans toutefois être littérale. Il faut toujours rechercher ce qui est idiomatique dans la langue cible, quitte à transformer les champignons en choux, en trésors ou en petits cœurs. Il faut parfois remplacer un substantif par un verbe ou vice-versa et il faut parfois aller jusqu’à commettre un sacrifice, c-à-d éliminer quelque chose qui ne passe vraiment pas dans l’autre langue. Il ne faut surtout pas rappeler au lecteur qu’il est en train de lire une traduction, le texte doit être naturel et couler de source.

P.275/ 259: "Zara voulait croire au cahier de Pacha, qui avait une couverture plastique bleu foncé qui puait et une marque de qualité de l’Union soviétique" Ne serait-il pas plus élégant de dire, par exemple: Zara voulait croire au carnet de Pacha, recouvert de plastique bleu puant et portant le label de qualité soviétique ? De plus, "…qui puait et une marque…" est grammaticalement incorrect.

P. 288 / 271: "Zara ressentit le puissant désir de s'envelopper dans le giron de Lavrenti"
Il serait plus naturel de dire qu'elle avait envie de se blottir contre lui, dans ses bras? Il s'agit, une fois de plus, d'une traduction littérale. Le mot syli existe en allemand (Schoss) et en anglais (lap), mais pas en français. Alors giron est certes ce qu'il y a de plus proche, mais ça ne s'utilise quasiment qu'au sens figuré en français, me semble-t-il.

P.286 / 269: "Lavrenti s'était ramolli envers elle. Les ramollis ont la perspicacité qui baisse". En finnois, il est bien question de devenir plus mou (Lavrenti oli pehmennyt hänelle), mais je parlerais plutôt de s'attendrir, de devenir moins méchant, en un mot: il en pinçait pour elle. Et il faudrait plutôt écrire que Lavrenti allait devenir inattentif.

P. 283 / 266: "Le pays était plein d'emballages de glace blancs" . Ici, le pays (maa) est le sol, parterre, jonché d'emballages blancs. Maassa näkyi valkoisia jäätelöpapereita. On dirait que l’Estonie tout entière est parsemée de papiers blancs.


P. 297: "Par une de leurs fenêtres [voiture] avait été lancée une bouteille de bière"
P. 301: "Sur le couvercle de la boîte souriait un homme"
On trouve souvent ce genre de construction inversée, qui n’est pas du tout courante en français, me semble-t-il .

P. 336 / 317: « La fille était meilleure menteuse qu’Aliide l’avait jamais été »
Tyttö olikin parempi valehtelemaan kuin Aliide koskaan. Pourquoi, dans ce cas-ci, remplacer un verbe par un substantif ? Il serait plus naturel d’écrire : la fille mentait bien mieux qu’Aliide avait jamais su le faire.


Sofi Oksanen

Ceci ne sont que quelques exemples, glanés ici ou là. Il suffit au lecteur qui connaît les deux langues d’ouvrir le roman n’importe où pour trouver soit des erreurs soit des tournures maladroites. C’est d’autant plus dommage que certains passages sont traduits de façon irréprochable. Si le traducteur était plus soigneux, plus attentif (moins ramolli…), s’il se relisait, cela n’arriverait pas. Mais ce qui est encore plus consternant, c’est que les lecteurs, à commencer par ceux de la maison d’édition, semblent ne rien remarquer. Sans doute pensent-ils que, puisque ça se passe en Estonie, c’est normal que ce soit un peu bizarre et boîteux.

Dorénavant, si je dois lire des traductions, je choisirai l’anglais ou l’allemand. Ainsi, s’il y a des erreurs de style ou de grammaire, je les remarquerai moins.

Allez, un p’tit dernier pour la route : la toute dernière phrase du roman, avant les notes secrètes :
"Puis elle irait s’étendre à côté de Hans, chez elle à côté de Hans. Elle aurait le temps de le faire avant les garçons – ou bien comptaient-ils le faire cette nuit même ?" Grammaticalement, on comprend que "les garçons" souhaitent aller s’étendre à côté de Hans. La solution dans le commentaire….


Prix du roman fnac 2010, Prix Femina Etranger 2010

*) le premier chiffre indique le numéro de page de l’édition française (Stock 2010), le deuxième celui de l’édition finlandaise (WSOY 2008)

mardi 25 janvier 2011

La Belle Hélène de Jacques Offenbach

Patrick Zard, le Choeur de Vernier, Jacques Gay
Raphaëlle Farman et Jacques Gay, deux chanteurs lyriques de Paris ont décidé de venir monter La Belle Hélène d’Offenbach à Genève. Il se trouve qu’ils ont choisi le Chœur de Vernier pour participer à cette folle aventure et c’est ainsi que j’ai pu vivre cette expérience aussi unique qu’exceptionnelle.

Le chemin a bien sûr été parsemé d’embûches, de surprises et d’imprévus. Nous devions nous produire au Théatre du Léman en novembre et – heureusement – le spectacle a finalement eu lieu au Théâtre de l’Alhambra en janvier. Nous avons non seulement eu plus de temps pour répéter, mais le lieu est plus chaleureux et plus sympathique. Nous avons également dû changer d’orchestre et avons clairement gagné au change avec un petit quintette à corde professionnel, accompagné d’une excellente pianiste, professionnelle elle aussi. Du coup, nous avons fait quatre représentations au lieu de deux (et une de plus pour les seniors), mais c’est plutôt une bonne chose, car on s’amuse comme des fous sur scène !

Un choriste, Franck Cassard, Raphaëlle Farman, Jacques Gay
Après quatre mois de répétitions avec ou sans mise en scène (voir L’envers du décor) de septembre à décembre, le rythme s’est sérieusement accéléré dès le mois de janvier. Nous avons reçu nos costumes et accessoires et on se disait "à demain !" en quittant les répétitions. Tel un puzzle dont les pièces se mettent lentement en place, l’œuvre prenait forme. Puis le jour est venu où nous avons pu répéter avec l’orchestre, puis avec les solistes, tous des professionnels venus de Paris. Quel bonheur !

Chaque fois que j’apprends une œuvre en chantant dans un chœur, j’apprécie énormément le fait de découvrir et de comprendre tous les détails et subtilités de la pièce. Il n’en va pas autrement dans le cas de la Belle Hélène. C’est une opérette très drôle, très riche, théâtrale et pleine de petits détails. La scène du rêve d’amour est à la fois comique, romantique, sensuelle, dramatique, coquine et très mélodieuse : quel génie, cet Offenbach !

Le duo du rêve d'amour: Raphaëlle Farman, Mathieu Sempéré
Contrairement au public, nous avons l’avantage de voir cette pièce plusieurs fois et je commence à connaître toutes les répliques par cœur. Il est très intéressant aussi de voir des comédiens et chanteurs professionnels au travail : le public a l’illusion qu’ils prononcent leur texte pour la première fois, tellement c’est naturel et spontané, alors que chaque virgule est parfaitement à sa place – avec une certaine marge d’improvisation, vu la nature de l’œuvre. La scène était également agrémentée de deux danseuses de revue, qui jouaient divers rôles, essentiellement muets.



Etrangement, je n’ai jamais eu le trac. Rien que du plaisir et du fun à l’état pur. Le public réagissait bien, riait quand il le fallait et applaudissait à tout rompre à la fin du spectacle. C’était formidable ! Une excellente ambiance régnait aussi en coulisses, avec une bonne collaboration pour que chacun retrouve ses accessoires, que personne n’ait son chapeau de travers ou du rouge à lèvre sur les oreilles.

Une fois le spectacle terminé, je rentrais chez moi à pied et heureusement qu’il faisait nuit car j’étais grimée comme une femme des mauvais quartiers. Je me faisais presque peur quand je me voyais dans le miroir de l’ascenseur.

Ce qui me frappe avec cette Belle Hélène, c’est à quel point elle est populaire. Tous ceux à qui j’ai parlé de ce projet se sont écrié : "Oh, mais quelle chance ! C’est formidable, comme c’est chouette !" Tous ne sont pas venus, mais ceux qui nous ont vus et entendus ont passé une excellente soirée. Nous allons recevoir un DVD souvenir, ce qui me permettra de voir le spectacle de l’extérieur et de découvrir aussi tout ce que je n’ai pas vu parce que je devais me cacher en coulisses. Maintenant, je n’ai qu’une envie, c’est de recommencer !

Photo prise à la fin de la répétition générale; le micro servait à nous donner des instructions. Il n'y avait bien sûr aucun micro pendant la représentation.


Raphaëlle Farman (la Belle Hélène), Jacques Gay (Agamemnon), www.operaenfete.com
Partick Zard (Calchas), Franck Cassard (Ménélas), Mathieu Sempéré (Pâris), Clémentine Bourgoin (Oreste)
Direction : Franz Josefovski

samedi 15 janvier 2011

Beaucoup de bruit pour rien

Avez-vous remarqué à quel point le bruit est omniprésent dans nos vies ? A quel point le silence est devenu une denrée rare, une espèce en voie de disparition ? Où que nous allions, où que nous soyions, nous sommes entourés de sons, jamais librement choisis et pas toujours très agréables. Dans la rue, nous sommes affligés par les bruits de chantier, les coups de klaxon, les sirènes de police ou d’ambulance et dans les transports publics, les musiciens qui font la manche agrémentent notre voyage malgré nous. Et dans les rues de La Valette en décembre, des chants de Noël tonitruants ne semblent pas effrayer le chaland.
We wish you a Merry Christmas... ♪♪♫

En Espagne, tous les bistrots ont leur machine à sous qui crée un raffut de fond qui ne semble déranger personne. Les Espagnols, tout comme les jeunes parents, ont une tolérance au tintamarre particulièrement élevée. Les touches d’ordinateur (Enter ou clics de souris) ou du téléphone mobile font chlock ! ou clic-clic sans aucune utilité apparente (sur les téléphones mobiles, on peut désactiver ce bruit, mais je n’ai pas encore trouvé comment faire sur l’ordinateur, si ce n’est de carrément couper le son), il faut croire que les consommateurs apprécient les appareils qui font bing ! et chtoïngg ! Mais ça encore, ce n’est rien….

Ce que je supporte de moins en moins, c’est la musique d’AMBIANCE! dans les salles de petit-déjeuner des hôtels. A croire que les clients ont besoin de retrouver, au saut du lit, la discothèque qu’ils ont quittée quelques heures auparavant. Et quand ce n’est pas le juke-box ou le hit parade, c’est la radio qui nous pollue les oreilles et le cerveau. Juste assez fort pour faire du bruit, mais pas assez pour pouvoir comprendre les nouvelles ou la météo. Ou alors le volume sonore est suffisant, mais pour des jingles et de la publicité qui vous font avaler vos tartines au grand galop et démarrer votre journée dans le stress.

Une idée répandue veut que pour faire la fête, il faut faire du bruit. Quelle que soit l'occasion, hop ! des feux d’artifice pendant une heure ! On change d’année, alors on organise un grand bal populaire, avec du rap ou de la musique boum-boum, de toute manière, personne ne dort la nuit du 31 décembre. Votre équipe a remporté le match de foot : vous sautez dans votre voiture avec six de vos potes et vous parcourez la ville en klaxonnant et en faisant retentir vos trompettes !





La musique dans les magasins est censée pousser à la consommation. Selon le type de musique, je serais plutôt tentée de chercher la sortie la plus proche. Quand on vous fait patienter au téléphone, rebelotte avec les Quatre Saisons, si vous avez de la chance. Dans les trains, il y a des wagons dits Silence, mais cela ne concerne apparemment pas les conversations bruyantes, du moins selon le contrôleur auprès de qui je m’étais plainte. Soit dit en passant, j’ai pu constater que les voyageurs sont beaucoup plus courtois dans les trains français ou italiens : tout le monde se tient tranquille et les gens sortent dans le corridor pour téléphoner.





Ainsi, lorsqu’il m’arrive parfois de me trouver dans un lieu parfaitement silencieux, je me sens presque perdue, j’arrive à peine à croire mes oreilles qui ne me transmettent aucun stimulus agaçant et indésirable. C’est comme si une sournoise torture, aussi pernicieuse que permanente, venait de s’arrêter. Et mon dieu! comme cela fait du bien de retrouver, de temps en temps, la sensation perdue du silence.


lundi 3 janvier 2011

Un voyage dans les îles (3) – Malte et Gozo

La Valette

Tout comme les îles anglo-normandes, Malte est le genre d’endroit auquel on ne pense jamais et que tout le monde ignore. Pourtant, c’est encore l’Europe, c’est même l’Union européenne depuis 2004 et c’est une destination qui m’intriguait depuis fort longtemps. Mes amis et connaissances sont unanimes pour dire que c’est très moche, mais je voulais me faire une idée par moi-même, car j’avais de la peine à croire qu’une île au carrefour des civilisations, un creuset des cultures anglaise, italienne et arabe, avec un petit fond de français puisse être sans intérêt. Je dois reconnaître que, où que l’on regarde, c’est en effet très inesthétique, mais cet endroit est malgré tout très attachant.


On sent bien qu’on est dans un pays du sud de l’Europe, qui n’est toutefois ni l’Italie ni l’Espagne. Les gens d’ici ne sont pas de type méditerranéen, ce sont juste des "européens très ordinaires". La cuisine maltaise est aussi assez indéfinie, mais on ne mange pas trop mal. Les spaghettis à la sauce au lapin semblent être une spécialité locale et, ma foi, ce n’est pas mauvais du tout. Les ftiras sont à mi-chemin entre les paninis et les rissoles. On ne voit ni ânes ni chèvres ni autres troupeaux, pas d’oliveraies non plus. La langue semble être un dialecte arabe, mais le pays est plus catholique que le Vatican. Il y aurait 365 églises sur un territoire de 316 km2 et un saint ou une madone trône quasiment à chaque coin de rue. L’immobilier anarchique fait quant à lui penser à un pays du tiers monde, ou à la rigueur aux banlieues soviétiques.





Le temps semble s’être arrêté à Malte. Même dans la capitale, La Valette, on voit des boutiques et des échoppes d’un autre âge, de petites épiceries qui ne vendent que quelques légumes et trois boîtes de conserves. Les boutiques de souvenirs vendent le genre de marchandise qu’on trouvait dans les années soixante. L’île est spécialisée dans le tourisme de masse, mais le touriste individuel doit se débrouiller avec les bus locaux, dont les horaires ou les destinations ne sont affichés nulle part. Sinon, les bus Hop On, Hop Off offrent une bonne solution, bien qu’un peu éprouvante : deux circuits, sud et nord, qui permettent de descendre dans différents lieux d’intérêt, visiter en une heure et prendre le bus suivant. Les sites se visitent en général en dix minutes, alors on s’occupe comme on peut pendant les 50 minutes restantes. L’hypogée Hal Saflieni, qui est, semble-t-il, un must absolu, classé au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO, se visite sur réservation et affiche complet pour les dix jours à venir. On se rabat alors sur les temples de Tarxien, où l’on voit quelques grandes pierres dressées en cercle dont on nous dit que ce sont les murs d’un temple très très ancien. Ah bon. On en fait le tour en trois minutes et demie. On va ensuite jeter un coup d’œil à la belle église monumentale qui domine chaque village et voilà qu’il est déjà temps de retourner attendre le bus.
Le dôme de Mosta

On entend beaucoup parler italien, non seulement parce qu’il y a beaucoup de touristes qui s’écrient Guarda che bello! Prendi la foto! à tout bout de champ, mais aussi parce que les Maltais semblent parler cette langue aussi couramment que l’anglais. L’influence britannique semble se limiter au modèle de boîtes aux lettres – les cabines téléphoniques ont disparu depuis bien longtemps – je n’ai pas vu un seul fish and chips, ni même de pub à l’anglaise. Le reine Victoria trône toutefois sur Republic Square et a donné son nom à la principale ville de Gozo.

Une ambiance étrange plane sur La Valette, la capitale de Malte. Une petite ville bâtie sur une péninsule, aux rues formant un quadrillage régulier et dont les dimensions sont limitées par la mer qui l’encadre de tous les côtés. Tous les immeubles sont anciens, beaucoup sont abandonnés et tombent visiblement en ruines. Seule Republic Street bouillonne de vie et de monde, on y trouve les incontournables Swarovski et The Body Shop. Mais il suffit de partir dans une rue perpendiculaire et on se retrouve dans une sorte de décor de théâtre, formé de néant et de silence. Un beau jour, ces immeubles morts vont forcément s’effondrer et alors quoi ? Vont-ils les remplacer par ces buildings sans âme qui défigurent déjà tout le reste du paysage ?







Quiconque pense que la religion chrétienne, et surtout catholique, serait en déclin n’a qu’à venir à Malte et à Gozo pour être convaincu du contraire. En cette période de Noël, Jésus, Marie et Joseph sont omniprésents. Les gens installent des crèches avec des lumières clignotantes dans leurs fenêtres. Les églises ne chôment pas, il y a une messe le soir du 31 décembre, il y en a une autre l’après-midi du Jour de l’an. Quasiment chaque maison a une petite vierge ou une autre figure sainte sur sa façade. Quelques exemples tirés d’une petite brochure What’s on in Gozo :

- Bethlehem f’Ghajnsielem 2010 : une reconstitution du village de la Nativité, avec une crèche grandeur nature et 150 acteurs, qui a attiré des dizaines de milliers de Maltais;
- Une autre crèche grandeur nature, à la Citadelle de Victoria
- Exposition annuelle de crèches
- De la naissance à l’enfance : un point de vue chrétien
- Le 24 décembre: procession traditionnelle avec la statue de l’enfant Jésus
- Xaghra Crèche By Night
- Crèche artistique par Aaron Agius
- Fête traditionnelle de l’Immaculée Conception
- Fête traditionnelle du martyre de Sainte Lucie
- les Chippendales ne sont pas à l’affiche
Et partout, des panneaux annonçant des Presepju, autrement dit, des crèches. C’est probablement pareil à Pâques et encore pire à l’Assomption.



La semaine entre Noël et Nouvel An est considérée comme haute saison, mais il n’y a pas trop de monde et la température est agréable (14 à 16 degrés, du soleil, un peu de fraîcheur, pull chaud et veste imperméable recommandés). Les Maltais sont absolument charmants, courtois et gentils et on a l’impression que la criminalité est inexistante, ce qui est un changement bienvenu. J’avais oublié comment c’était de ne pas être constamment sur mes gardes. Il ne faut pas venir à Malte pour y dénicher la huitième merveille du monde ou le plaisir des yeux. Qu’importe l’architecture chaotique et immonde : le soleil brille, on mange bien, on se sent à l’aise et les gens sont agréables. Que demander de plus !

C’est décidé : je reviendrai à Malte !










http://www.visitmalta.com/
http://www.airmalta.com/
www.maltasightseeing.com/aboutmalta.html

www.gozochannel.com
Voir aussi : Un voyage dans les îles 1 et 2 – Guernesey et Jersey
http://tiina-gva.blogspot.com/2010/08/voyage-dans-les-iles.html
http://tiina-gva.blogspot.com/2010/08/un-voyage-dans-les-iles-jersey.html

lundi 27 décembre 2010

Opération Nez Rouge


Depuis quatre ans maintenant, je participe chaque année en décembre, au moins une fois, à l’Opération Nez Rouge, qui consiste à reconduire chez eux des personnes qui ne se sentent plus capables de conduire, que ce soit à cause de l’alcool, de médicaments, de fatigue ou pour toute autre raison. Chaque année, je revois des visages connus, car l’Opération Nez Rouge finit par devenir une sorte de grande famille et, pour certains, une véritable drogue. La règle veut qu’on ne fasse pas plus de trois nuits consécutives, mais certains font le maximum admis, quitte à devenir téléphoniste ou aide-cuisinier 1). Cette année, un participant avait le pied gauche dans le plâtre. Pas de problème : il conduit une automatique !

Il est vrai que cette Opération a un certain charme, un certain parfum d’aventure et de découverte, qu’il s’agisse de ses camarades d’équipes, des "clients" 2) que l’on reconduit chez eux ou des coins perdus du canton ou de France voisine dont on ne soupçonnait pas l’existence. Une équipe Nez Rouge est formée de trois personnes : l’accompagnateur (secrétaire), le conducteur Nez Rouge, qui nous conduit vers les clients et le conducteur-utilisateur, c-à-d celui qui se met au volant de la voiture du client. Ce microcosme forme une cellule qui, étonnamment, fonctionne très bien, malgré des personnalités forcément différentes et une collaboration entre parfaits inconnus. Il y a les maniaques de la carte qui rechignent à utiliser le GPS ou ceux qui connaissent le canton comme leur poche, mais il n’y a jamais de flemmards ou de personnes totalement désorganisées. En effet, les caractériels dépressifs, égoïstes et agressifs ne sont généralement pas prêts à passer une nuit blanche à se mettre bénévolement au service d’autrui. Et surtout : tout le monde est parfaitement honnête, il y a une ambiance immédiate et évidente de confiance mutuelle, un pacte de non-agression tacite, on se tutoie, on ne se moque pas d’autrui, peu importe sa dégaine, sa tronche, son embonpoint ou son Q.I. et, mon dieu, comme c’est agréable !


On trouve autant d’hommes que de femmes parmi les bénévoles et de tous les âges. Ce qui me frappe toutefois, c’est une très nette majorité de Genevois ou du moins de Suisses. Si vous vous demandez où trouver l'homo genevensis, eh bien venez donc faire Nez Rouge ! L’ambiance est plutôt popu, mais toutes les professions et tous les looks sont représentés. Personnellement, ce qui me plaît tant dans cette expérience, c’est de rencontrer des gens que je ne croiserais jamais autrement, qu’il s’agisse de mes partenaires d’équipe ou des clients, mais aussi de découvrir des itinéraires ou des lieux inconnus. Combien de fois ai-je décidé de retourner, de jour et de ma propre initiative, dans ces coins de campagne ou ces restaurants où nous nous rendons!

Il fait souvent bien froid pendant les nuits de décembre, nous avons à affronter la neige et le verglas, mais jamais de clients agressifs ou désagréables. Les gens qui font appel à Nez Rouge ont plutôt le vin gai et ne cessent de nous remercier et de nous dire à quel point nous sommes formidables. Commes ces jeunes que nous avons reconduits vers un village du Mandement; l’un d’entre eux disait qu’il allait faire comme nous l’année prochaine, à quoi son copain a rétorqué : oui, mais alors faut pas être fils de vigneron – hips !

Les courses sont gratuites et bénévoles, mais les usagers donnent généralement un pourboire qui est reversé à une bonne cause 3). L’Opération, quant à elle, est sponsorisée par différentes entreprises, assurances etc… et les voitures sont mises à disposition par l’UPSA 4). A ma connaissance, il n’y a jamais eu d’accident alors que personne ne vérifie nos compétences en matière de conduite. Nous devons toutefois présenter notre permis chaque fois que nous venons.

Cette année, je n'ai pu faire que la nuit de Noël, mais qu’importe, Nez Rouge revient toujours fidèlement en décembre. J’apprends plein de choses à chaque fois et c’est une façon originale de passer le réveillon, loin des convenances et de l’obligation de faire la fête.




http://www.nezrouge-geneve.ch/
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1) Il n’est pas permis d’être au volant plus de deux nuits consécutives
2) L’opération est bénévole
3) www.hopiclowns.ch et www.sport-for-life.ch
4) Union Professionnelle Suisse de l’Automobile

samedi 25 décembre 2010

La Veuve Joyeuse de Franz Lehár


Quelle merveilleuse soirée que cette représentation de la Veuve Joyeuse au Grand Théâtre de Genève ! On m’avait dit pis que pendre de la mise en scène – "ils sont dans un bunker tout le long" – alors que les décors représentent un lieu monumental qui n’est pas sans rappeler le Palais des Nations. Une architecture fasciste, certes, mais n’oublions pas que nous sommes au Ponténégro et que le pays va très mal…

L’œuvre ressemble quelque peu à la Belle Hélène, je me sentais donc en terrain connu : un pays au sud-est de l’Europe, au bord de la banqueroute; il y est beaucoup question d’adultère et de stratagèmes plus ou moins foireux pour sauver la patrie. L’air Femmes ! Femmes ! Femmes ! se prête très bien à un french cancan et on sent qu’Offenbach n’est pas bien loin. La veuve chante l’air de Vilja en nuisette – les metteurs en scène adorent déshabiller les sopranos – mais cela se justifie dans la mesure où elle vient de se substituer à une épouse infidèle. Enfin, les grisettes de chez Maxim’s sont en guêpière et remuent leur popotin. L’intrigue se déroulant dans un pays imaginaire mais néanmoins vaguement balkanique, les personnages parlent parfois en une sorte de sabir slave et s’interpellent par des Gospodin ! Gospodina ! ce qui signifie "seigneur" ou "monsieur" en russe. Tout le spectacle était d’ailleurs multilingue, un mélange entre les versions allemande, française et anglaise. Valencienne, l’épouse du baron Mirko Zeta (José van Dam) était chantée par Jennifer Larmore. Américaine à l’extrême, elle chante, moulée dans une longue robe argentée qui scintillait de mille feux, un air dans le style de Broadway, A Foolish Heart de Kurt Weill, au début du bal. Il s’agit d’un rajout à l’œuvre, mais qui s’y intégrait très bien.


La soirée a été marquée par un de ces contes de fées qui se produisent parfois à l’opéra : le rôle-titre était souffrante et a été remplacée in extemis par une Veuve importée de Vienne, la merveilleuse Elisabeth Flechl. Elle connaissait bien évidemment la partition, mais elle a dû apprendre la mise en scène au grand galop et il a sans doute aussi fallu lui coudre fissa des costumes à ses mesures, fort généreuses au demeurant. Elle doit toutefois assurer la première d’un autre opéra à Vienne le 27 décembre et le Grand Théâtre a dû dénicher une deuxième Veuve de secours, qui aura à peine le temps de répéter ses mouvements. On m’a dit qu’elle apprenait son rôle à l’aide d’une vidéo. Voilà encore un métier qui ne se repose pas pendant les Fêtes de fin d’année !

La Veuve Joyeuse de Franz Lehár a été créée à Vienne en décembre 1905 et connaît un succès inoxydable depuis. Il existe cinq adaptations au cinéma, notamment par Ernst Lubitsch et Eric von Stroheim. La Veuve, Hanna Glawari, ayant hérité de vingt millions au décès de son mari, le baron Mirko Zeta cherche à la pousser dans les bras d’un Ponténégrin, pour que cette fortune reste au pays et le sauve de la faillite. Gospodina Glawari choisira évidemment celui qu’elle cherche à éviter pendant deux heures, Danilo Danilovitch, dont la devise est "aime beaucoup, fiance toi un peu, mais ne te marie jamais !" On devine qu’ils se sont connus autrefois et Danilo l’aime malgré ses millions. Ah ! c’est beau, l’amour ! Surtout à l'opéra...



http://www.geneveopera.ch/